Il y a quelques années (quatre pour être exacte), je me rendais à une soirée organisée par un magazine de la ville de Toulouse. La soirée, je vous en parlais ici. Et je vous parlais, d’ailleurs, de l’effeuillage de Lady Flore.
C’était la première fois que je voyais « en vrai de vrai », une effeuilleuse. Et à travers son sourire et son beau costume, je découvrais un art. J’ai été marquée par Lady Flore, par sa présence, son élégance et cette ambiance si rétro mais tellement d’avant-garde qu’elle avait créée… Et puis, j’ai suivi le travail de Lady Flore sur les réseaux sociaux, ses portraits drôles, ses shows fantastiques… Finalement, je lui ai écrit un message. Un message lui disant que j’avais entendu parler du festival international burlesque qu’elle organisait, au Kalinka, à Toulouse. Un message pour lui dire que ça serait une chance pour moi d’être dans les coulisses et de prendre des photos…
Voici le résultat, entrecoupé de récits de certains des artistes du festival !
Few years ago (four, precisely), I went to a party organized by a magazine of the city of Toulouse. I gave you a summary of the party right there. I gave some details, by the way, of Lady Flore, a burlesque artist. It was the first time ever that I attended to a burlesque show. Through her smile and her beautiful costume, I discovered an art. I was amazed by the performance of Lady Flore, her presence, her elegance and above all this retro AND avant-garde atmosphere that she had created. Then, I observed her work on social media, her funny portraits and her fantastic show, and finally I wrote her a message. I told her that I heard about the international burlesque festival which she was planning, at the Kalinka in Toulouse. I told her that it would be amazing to be in the backstage and take some pictures. Ladies and gentlemen, here is the final result, it is interspersed with interviews of some of the artists of the festival !
Lady Flore
C’est après avoir vu le film «Tournée» de Mathieu Amalric que Florence Boué, alias Lady Flore pour la scène et sur sa page Facebook, s’est lancée dans une carrière d’effeuilleuse burlesque. Elle s’est reconnue dans ces effeuilleuses américaines «New Burlesque» aux formes voluptueuses et a décidé de se lancer dans l’aventure il y a quelques années. Costumée en pin-up, elle s’est fait un nom dans le spectacle et la photographie. Lady Flore enseigne son art, mélange insolite de pin up et de clown.Elle donne des cours chez elle, ou à domicile dans la région toulousaine.
« L’effeuillage burlesque c’est pour faire rire ou pour faire fantasmer ? » Les deux sont compatibles à mon avis. La sensualité et l’humour fonctionnent bien ensemble si j’en crois l’effet qu’on produit sur les spectateurs. Contrairement aux stripteaseuses on ne se dénude pas entièrement et il n’y a pas une connotation aussi sexuelle dans nos mouvements. C’est plutôt une histoire de complicité avec le public. Ils adorent !
« Qui est Lady Flore ? » C’est une femme-enfant, glamour mais aussi enjouée. Mon show est très interactif. Les spectateurs jouent et rient avec moi.
« Qui sont les femmes qui viennent prendre des cours d’effeuillage ? » Toutes sortes de femmes ! Il y a aussi pas mal d’enterrements de vie de jeunes filles, des comédiennes qui veulent se lancer, ou Madame tout le monde.
« D’où vient cet engouement ? » Je pense que l’effeuillage burlesque est une discipline qui permet de retrouver le chemin de sa féminité sans trop se prendre au sérieux.
Grâce au film «Tournée» qui a popularisé cette discipline confidentielle, les femmes ont découvert l’existence d’artistes qui savent jouer avec leur corps, en faire un spectacle, même en étant ronde. Les pulpeuses aussi sont glamour. La preuve !
« Pourquoi avoir choisi pour votre personnage cette esthétique rétro, très pin-up ? » En réalité moi je m’habille comme ça tous les jours et je me sens très bien: de beaux décolletés, la jambe galbée par des bas. À mon avis les hommes adorent, ils sont contents de retrouver ce côté un peu précieux. C’est dommage que les femmes aient perdu ce côté féminin au profit de vêtements plus confortables et passe-partout. C’est comme l’effeuillage, cela n’empêche pas d’être une femme d’aujourd’hui, indépendante.
Après avoir assisté au festival burlesque de Paris en 2013, j’ai décidé d’organiser un festival à Toulouse qui a vu le jour en Mars 2014 au Kalinka. Le festival, c’est pratiquement un an de travail entre le casting, la recherche des partenaires, l’affiche.
Florence Boué, aka « Lady Flore » (both on stage and on FaceBook), decided to be a burlesque artist after she had seen “Tournée”, a movie directed by Mathieu Amalric.
She saw herself in the American burlesque artists, the “New Burlesque” ones, with their voluptuous shapes. This is why few years ago she has decided to embark upon this adventure. As she has dressed up as a pin-up, she has made a name for herself: with photographers and in the show business world. Lady Flore teaches her art which is an unusual mix of pin up and clown. She gives classes at her home or could be a mobile teacher in the area of Toulouse.
“Is burlesque made to laugh or fantasize? “ Both are compatible, to me”, she said. “Sensuality can go along with humor, as I can see the effects upon the spectators. Contrary to strip teasers, we are not totally stripping and there’s no such sexual connotation in our movements. Actually, it’s a question of complicity with the audience. They love it!”
“Who’s Lady Flore?” She’s both a cheerful and glamorous child-like woman. “My show is an interactive one. Spectators play and laugh with me.”
“Who are the women learning striptease art?” “Almost all the women! There are a lot of bachelorette parties, actresses who want to try, and Mrs. Average.”
“Where does this enthusiasm come from?” “I think that burlesque striptease is a subject which allows you to unlock your feminine power without taking yourself too seriously”
Thanks to the movie, « Tournée », which popularized this confidential discipline, women have found out the existence of artists who know how to play with their bodies and put on a show while being rounded. Luscious women are glamorous.
“Why have you chosen for your character this retro aesthetics and embody a pinup?” “In reality, this is how I dress myself every day and I feel very comfortable with beautiful low-cut necklines and legs curved with stockings. To me, men love that. They love to get back with a foppish style. It’s too bad that women have lost this « feminine » aspect for comfortable and ordinary-looking clothes. We can compare to stripping art, it’s not preventing to be an independent woman.”
After attending to the burlesque festival in Paris in 2013, I decided to organize a festival in Toulouse. The first edition was on March 2014, at the Kalinka (cabaret in Toulouse).
Preparing the festival means one year of full time work with the casting that has to be done, search of collaborators and the poster.
Betty Crispy
Après de longues années en tant que danseuse de cabaret, je me suis lancée il y a six ans dans l’effeuillage burlesque. J’avais envie par-dessus tout de faire des numéros solos et non plus d’être perdue au milieu d’un corps de ballet. Je voulais pouvoir mettre à profit tous mes acquis scéniques : danse, technique, jeu de scène, personnalité artistique, et aussi et enfin l’envie de créer mon propre univers. Le partager avec le public.
J’aime les quelques instants avant mon entrée sur scène. Le temps du maquillage est primordial, l’instant loges aussi, c’est un partage avec les artistes, c’est le moment de la concentration.
Le stress monte en flèche, puis une fois sous les projecteurs, il laisse place à un immense plaisir, récompensé par les applaudissements.
Je rentre chez moi, tard, épuisée mais remplie de grandes émotions, d’adrénaline si vitale à ma bonne santé physique et morale depuis maintenant une douzaines d’années.
Mes passions : la scène et la danse devenues mon métier est mon plus grand bonheur. Depuis trois ans, j’ai créé à Bordeaux, une association « l’ABC Académie Burlescô Cabaret » où je donne des cours hebdomadaires de danse cabaret et d’effeuillage à des femmes désireuses de retrouver ces sensations, et de pouvoir laisser exprimer leur féminité.
After long years as a cabaret dancer, I decided to get into burlesque stripping. Above all, I wanted to do one-woman acts and not being lost in a ballet company anymore. I had an urge for making the most of my knowledge of the stage: dance, techniques, stage direction, artistic personalities and at last, the desire to create my own realm. Sharing with the audience is significant.
I love the very last moments before going on stage.
Make up time is primordial as the time I spend in the dressing room, because it’s a moment of sharing with the other artists and time to be focus. Before going on stage, stress is soaring. Then, under the spotlights, anxiety disappears and enjoyment comes to the surface. All of this is finally rewarded by the applause. Lately, I go home and I’m tired with a full range of emotions. For twelve years, feeling the adrenalin is great and vital to my health and mental conditions.
My passions are being on stage and dancing, and for my greatest happiness my passions are my job now… Three years ago, I created an association in Bordeaux : “ABC Académie Burlescô Cabaret”, where I give weekly classes of my cabaret dance and stripping to women who would like to rediscover forgotten sensations and to feel free to express their femininity.
J’ai commencé le burlesque il y a quatre ans. J’avais d’abord fait beaucoup de gymnastique, d’acrosport et j’étais imprégnée du domaine du cirque. J’ai également un grand intérêt pour le théâtre et la musique, ainsi que pour le dessin, grâce à ma sœur, Nelly, avec qui j’ai créé les Dézingueuses. Bien plus qu’une marque, c’est un univers créatif que nous partageons sur divers supports et objets.
Concernant le burlesque, je trouve que c’est un véritable mode d’expression. La danse demandait beaucoup de travail. Tout a commencé quand j’ai rencontré Florence Boué aux « jeudis du burlesque », c’est là que j’ai tout appris. J’ajouterai qu’il y a une plus-value dans mon costume car ma sœur participe. L’idée est toujours de symboliser et de personnifier mon show. L’univers est toujours très travaillé. J’utilise mon physique comme les clowns : j’utilise mes qualités ainsi que mes défauts pour m’adresser à quelqu’un. Je souligne ainsi ma sensibilité à travers un comique extravagant et déroutant. Il y a, en toile de fond, des références à Charlie Chaplin et Buster Keaton. Je fais un très grand travail de la gestuelle, du regard et même des pieds. Ce que j’aime dans l’effeuillage burlesque, c’est que même si on connait la fin, même si on sait que je serai en partie dénudée, le voyage est primordial.
Cet univers est fait de corpulences et de physiques différents, c’est la multiplie définition des femmes. On veut casser les codes, c’est un travail avant-gardiste. On veut mettre en avant la femme sur toutes ces coutures et dans toutes ces différences.
Il y a un jeu d’ambiguïté, aussi par rapport au physique qui amène une différence.
Pour moi, monter sur scène est une chance. Ma démarche est d’éclater, tantôt dans la drôlerie, tantôt dans la tristesse. Et je ne cède pas à la médiocrité. Les gens sont là pour voir un spectacle beau et travaillé. Quand je prépare une soirée ou un festival, je veux donner le maximum aux gens, je veux les embarquer. Tout est préparé pour mon show et j’aime me dire que les idées reçues s’écroulent. Ceci est en effet véhiculé par le côté féministe de notre propos : Chaque artiste est égal, il n’y a pas de problème de comparaison et beaucoup d’humilité. C’est un travail d’équipe, je ne suis pas mon propre juge. Ce monde implique différents corps de métiers.
Pour finir, je dirai que je fais le lien avec le public tout en restant concentrée. C’est un engagement pour soi, ainsi qu’une cause et cela s’adresse au public, c’est d’ailleurs tout l’intérêt de la scène. Je fais passer un message dans un univers de solidarité, car cela est avant tout un échange.
Tout ceci ne serait pas possible sans des cabarets comme Le Kalinka qui propose une scène ouverte. Il faut le savoir.
I’ve started burlesque entertainment four years ago. I first did a lot of gymnastics and acrobatic gymnastics. I was steeped in circus. I am also very interested in theater, music and drawing thanks to my sister Nelly with whom I’ve created Les Dézingueuses. It is more than a brand, it’s our creative sphere that we share through different mediums and objects. About burlesque, I think that it’s a true way of expressing myself. Dance implies a lot of work.
It all started when I met Florence Boué during “les jeudis du burlesque”, then I’ve begun to learn and practice burlesque.
The fact that my sister participates in the creation of my costume is a betterment. I want to symbolize and embody someone during my show. My show is built with meticulousness in my mind. I use my body as clowns do. I employ both my qualities and defects to tell something to someone. This is how I stress my sensitivity with an extravagant style which will provoke disturbance.
References to Charlie Chaplin and Buster Keaton are against a backdrop of my show. I painstakingly am using my body language, my look and even my feet. What I love in burlesque stripping is that even if the audience knows what’s going on at the end of the show (that I will be partly naked), the mental travel during the whole show is significant. This world is made of different girths and physiques, it’s the definition of the multiplicity of women. We want to go against convention, our art is edgy. We want to highlight women from every angle and with all their differences.
There is ambivalence concerning physical aspects which will generate differences.
To me, going on stage is a precious luck. I want to explode, in a fun and sad world. I don’t give in mediocrity. People attend to the show to see something beautiful and elaborate. When I’m preparing for a special night or a festival, I want to give my best to people, I want to draw them into my world. Every single element is prepared for my show and I love telling to myself that stereotypes are being ruined. This is indeed conveyed by the feminist feature of our aim. Every artist is equal to another, there isn’t any problem of comparison yet a lot of humility. It’s a teamwork, I’m not judging myself by my own. We, the artists, are linked to different trades.
To finish with, I would say that I’m generating a connection with the audience while being focusing. It’s a commitment to oneself and a cause. The two are made for the others, which is the interest of stage. I convey a message in a world made of solidarity, because it is an exchange.
All of this wouldn’t be possible without cabarets such as Le Kalinka which is an interactive and independant theater.
Je suis performeur, je travaille la danse et les performances artistiques. Je suis art thérapeute alors je transmets de ce milieu aussi des émotions et des expressions corporelles. J’ai toujours le trac avant de monter sur scène, parce que j’improvise et je compte sur l’énergie des gens qui va m’aider à me transporter. J’espère que le public, à part mon look, soit touché par mes expressions et qu’il s’approprie une part de ma performance où il peut se reconnaître et se retrouver
I’m an artist, I perfect my dancing movements and artistic performances. I’m an art therapist so this is how I share emotions through body languages. I’m always nervous before going on stage, because I improvise and I rely on people’s energy which will help me to mentally voyage. Apart for my costume, I hope that spectators would appreciate the show by my expression and that they would seize my performance from which they could recognize themselves.
Mon premier spectacle date du 1er mai 2015. C’est une date dont je me souviens facilement car c’était dans le club de mon mari, nous étions entourés d’amis et de touristes (il est propriétaire d’un célèbre club à Rome). J’ai filmé ma performance ce soir-là et j’ai commencé à la communiquer à plusieurs personnes. J’ai eu un retour de la part d’un producteur d’un festival de novices que j’ai gagné. J’ai décidé que me produire en spectacle serait parfait pour moi. Pourquoi pas, après tout ?
A propos de mes inspirations, le burlesque classique est ce que je pratique le plus parce que l’Italie est un pays conservateur lorsqu’il s’agit du domaine du spectacle : Ils veulent une belle fille vêtue d’un scintillant corset et c’est donc ce que je leur offre.
Je dois dire, après que tu m’aies vue sur scène dans un costume des années 80 avec en fond sonore du Rihanna au Kalinka de Toulouse, que j’aime le nouveau burlesque pour exprimer ma féminité d’une manière à la fois poétique et puissante. Ainsi, je peux décider quand et comment le public peut me traiter (ou non) comme un objet. Mais, je gagne de l’argent avec des événements privés ou pour les entreprises. Celles-ci sont donc des occasions parfaites pour que le style « Dita Von Teese » ressorte de mon art. D’ailleurs est-ce réellement de l’art ou de l’argent « sale » ? C’est toute la question. Il faut cependant devoir payer les factures…
Mes performances ne sont pas qu’une partie de ma vie, c’est mon travail à temps plein. Je dis souvent que je suis plutôt chanceuse d’avoir un très bon mode de vie dans une capitale aussi chère que Rome. Je suis sur scène et enseigne chaque semaine et je suis honorée d’être parmi les quelques artistes en Italie à pouvoir dire cela.
Durant mes shows, je veux partager mon pouvoir, celui dont chaque femme est dotée.
Avant de monter sur scène, je me sens concentrée. Si ce n’est pas le cas, cela veut dire qu’il y a un ou plusieurs problèmes. Il n’y a pas d’entrainement technique, j’observe la scène, j’essaye de m’imaginer en train de danser et de bouger devant le public.
Je peux dire que je me prépare rapidement : la coiffure et le maquillage me prennent environ trente minutes. J’utilise très souvent une perruque que je prépare chez moi. J’ai récemment pris des cours de maquillage d’une artiste qui s’appelle Serena de Vita qui m’a préparée le jour de mon mariage. A l’époque, j’essayais de regarder des tutoriels sur Youtube mais la plupart sont pour des filles plus jeunes que moi et j’avais besoin de quelque chose de spécifique pour la scène. Maintenant, je m’y connais plus en contouring et foundation, mais j’apprends toujours avec Serena et j’essaye d’améliorer mes techniques.
My first performance was in 2015, May 1st. It’s a day I easily remember, because I performed in my husband’s club, surrounded by friends and tourists (he owns a famous club in Rome). I took a video of that night and I start sending around
I got a call back from producer about a Festival for newcomers,that I end up winning it. I decided that performing would be perfect for me. Why not?
Classic burlesque is what I do the most, because Italy is very conservative when we talk about entertainment: they want to see a beautiful girl wrapped in a sparkly corset, and this is what I offer.
I have to say, after you saw me performing in a 1980’s bodysuit with a Rihanna’s song at Le Kalinka in Toulouse that I love new burlesque and to express my femininity in a powerful and poetic way, deciding when and how the audience can objectifying myself. BUT I make money with privates and corporates event, so… these are perfect occasions to let the “Dita Von Teese style” come out. Making art or dirty money? This is the question. But you gotta pay the bills somehow.
Being an artist my job. But I always say that I’m lucky enough to have a good way of life in an expensive capital city like Rome. I perform and teach every week, and I’m honored to be one of the few performers in Italy to say that.
During my show, I want to share my power, the one that every woman has.
Before going on stage, I feel concentrate, if not… it means there are some problems. If there are no technical rehearsal I watch the stage, trying to imagine myself moving around and performing in front of the audience.
About my preparation, I’m quite quick, I can say: hair and makeup are about 30 min for me. I mostly use a wig,that I prepare at home. I recently took some makeup lessons from a makeup artist Serena De Vita, who prepared myself on my wedding day. I tried to watch these YouTube tutorials, but mostly are for girls younger than me, and I needed something specific for the stage. Now I know more about contouring and foundation, but I’m still learning with Serena and trying to improve my techniques.
J’ai débuté en tant que danseuse et quelques années plus tard, je me suis spécialisée en danse du ventre. J’ai toujours été excitée et inspirée par l’esprit du cabaret ainsi que la scène du rockabilly et des pinups. Tous ces thèmes et ces décors… Liza Minelli et Bettie Page sont mes plus grandes références de cette époque.
Je suis arrivée dans ce milieu en prenant des cours et en suivant des ateliers. En 2015, j’ai auditionné et rejoint une compagnie d’un cabaret burlesque portugais. Pour moi, c’est comme si j’avais trouvé mon âme qui était jusqu’alors endormie.
A propos de mes inspirations, je dirais que ce sont toutes celles que j’ai l’honneur de croiser : tous les artistes, l’art en général et la nature qui m’entoure. Mais si tu me parles d’artistes dans mon domaine, c’est clairement Ginger Valentine, c’est ma favorite. RubyyyJones pour son irrévérence et peut-être Medianoche. D’un autre côté, l’une de mes danseuses préférées serait Zoe Jakes, une danseuse du ventre spécialisée en tribal fusion. Concernant les autres arts, j’adore l’intégralité de l’œuvre de H.R Giger et d’une manière générale les œuvres absurdes mêlées au naturel.
J’ai de nombreuses casquettes. Être danseuse du ventre et chorégraphe spécialisée en tribal fusion est l’une d’entre elles. De là, je suis membre de plusieurs groupes et j’ai déjà gagné quelques prix, je donne aussi des cours et des ateliers dans ce domaine ainsi que dans le burlesque. En plus, je suis une designer graphiste, je crée moi-même tous mes visuels pour ma publicité et je suis une créatrice. J’ai ma propre marque : MizzArt. Je crée des costumes et de l’art que l’on peut porter. Ainsi, pour compléter mes capacités d’enseignante, j’ai rejoint le cours d’exercices physiques pour les spécialistes, dans le but d’accroitre mes connaissances.
Ce que j’aime partager avec le public c’est ma vraie nature en tant qu’être humain, citoyenne du monde et femme. Les personnages que je crée sont un véhicule par lequel je me transforme et transmets un message. Ils sont tel un point de départ ou une excuse pour montrer qui je suis. Nous avons tous différentes personnalités qui sommeillent en nous, ces personnages sont des enveloppes d’un même contenu. J’aime communiquer l’idée que nous devons, pouvons et méritons d’être authentique, qu’importe la forme, sous quel corps nous nous présentons. Le naturel avec lequel nous faisons les choses est ce qui séduit les autres ; surtout ceux qui ont la même attitude. Assumer notre sexualité et la façon dont on la développe révèle beaucoup de notre façon d’aborder la vie. Pour démystifier le pouvoir sensuel féminin, les femmes le méritent et les hommes doivent le respecter, tout comme l’opposé.
Mon attitude avant de monter sur scène n’est pas toujours la même. Cela dépend, en fait. La plupart du temps, je suis un peu nerveuse. En revanche, je ne suis jamais bloquée, si c’est une expérience nouvelle que j’ai préparé avec affection. Je veux juste tout diriger pour être sûre que le message implicite soit clair. La plupart du temps, je veux monter sur scène et sourire au public. C’est pour ça que je fais ce métier.
Dans mes bons jours, cela me prend deux ou trois heures pour me préparer. En fait, cela dépend du personnage. J’aime préparer les choses calmement. Dans les pires cas, il me faut 1h30!
I started by being a dancer and years later I majored in bellydance. I’ve always been turned on and inspired by the feeling of cabaret as well as the pin up and rockabilly scene. All its theme and surroundings. Liza Minnelli and Bettie Page are my great references of these times.
I went to this world by taking classes and workshops and in 2015 I auditioned and joined a Portuguese cabaret and burlesque company. For me it was as if I had found the soul that was asleep.
“What are my inspirations?“In fact, it is all that I have the honor to cross, all the artists, all the art in general and the nature that surrounds me. But if you talk about artists in the area, clearly Ginger Valentine – It’s my favorite – RubyyyJones – for irreverence – and maybe Medianoche; on the other hand, one of my favorite dancers is and will be Zoe Jakes – Tribal Fusion Bellydancer. In other types of arts, I love the whole H. R. Giger theme and themes where the absurd mixes with the natural.
I have many valences. Being a dancer and choreographer of Tribal Fusion Bellydance is one of them, where I have several groups where I participate and I have won some awards; then I also give classes and workshops in this area as well as in burlesque. Besides, I am a graphic designer, where I create the whole advertising part and I am a handmade designer where I created my brand MizzArt – making costumes and wearable art. From this, to complete my facet of teacher, I incorporated the Specialist Physical Exercise Course to deepen my knowledge.
What I like to share with the public is my true nature as a being, a world citizen and a woman. The characters I create are a vehicle by which I transform myself and transmit the same message. They are like a platform or an excuse to be able to show who I am. We all have several personalities within us, these characters are envelopes of the same content. I like to convey that we have, can and deserve to be authentic, in whatever form, under what body we have. The naturalness with which we do is what seduces people to have the same attitude. Assuming our sexuality and the way we develop it reveals a lot about how we approach life. To demystify female sensual power, women deserve it, and men must respect it, just as the opposite.
Before going on stage, most of the time, I am a little bit nervous. But not blocking, if it’s a new thing prepared with affection, I just want it to run everything so that it can get the message across. Most of the time I want to go and smile at the audience. That’s what I work for.
“How much times is needed for preparation?” In good time? 3 to 2 hours, depending on the character. To do things calmly and calmly. In the worst of hypotheses, 1h30 !
Je fais du cirque et du théâtre depuis mes six ans, à cause de mon hyperactivité. Je me suis formé en psychologie, mais j’avais la tête dans les spectacles, le tout au Brésil, c’est là où je me suis formé. J’ai toujours été dans le cirque, le théâtre la danse, car les arts rassemblent tout, pour moi. J’ai fondé ma compagnie au Brésil en 2000, j’ai été prof à la fac de danse contemporaine et j’ai dirigé le groupe de création. J’ai déménagé en France en 2010, sur invitation d’un chorégraphe, Thomas Lebrun pour un solo au Festival d’Avignon et de la SACD (Les Sujets à Vif).
Quatre ans avant de partir du Brésil, j’ai commencé à débuter dans le cabaret. J’ai d’ailleurs créé avec mon groupe un cabaret (« Le Cabaret Valentin », en hommage à Karl Valentin), on faisait au moins une édition par mois. Nous étions tous des acrobates, musiciens, il y avait une ambiance très « cirque » avec des visuels à la fois sexy et innocents. Arrivé à Paris, je me suis focalisé sur la danse contemporaine, jusqu’en 2016 où je me suis orienté vers le burlesque. Cependant, je danse toujours avec des compagnies de danse. Je danse actuellement au Ballet du Nord dirigé par Sylvain Groud. J’utilise mes capacités comme danseur et accrobate, et je fais un mélange des genres que je travaille beaucoup, dans mes spectacles en danse et cirque. J’aime jouer avec les genres dans le burlesque : corpulence masculine pour des gestes féminins, j’aime jouer avec cette sensualité ambiguë. Je m’associe à d’autres artistes, designers et créateurs pour la conception visuelle de mon travail. Actuellement, je collabore avec Kevin Jacotot, c’est lui qui a conçu mon costume pour le festival burlesque.
I’ve been learning circus and theater skills since I was six, because of my hyperactivity. I pursued psychological course, yet I had my mind on other things: the circus. All of this happened in Brasilia, where I taught myself how to be a great performer. I’ve always been attracted to the circus world, and so as dance and theater because arts gather everything, to me. I founded my theater company in Brasilia in 2000, I used to be a contemporary dance teacher at university and I run the design team. I moved to France in 2010, because of an invitation of Thomas Lebrun, choreographer, for a solo performance at the Festival d’Avignon and SACD (“Les sujets à vif”).
Four years before leaving Brasilia, I was a newcomer in cabaret. I created a cabaret with a group of people (it was named the Valentin Cabaret, as a tribute to Karl Valentin), we performed at least one show per month. We were acrobats and musicians, there was a “circus-like” atmosphere with both innocent and sexy imageries. When I went to Paris, I focused on contemporary dance until 2016, where I headed for the burlesque world. I am still dancing within dance companies, though. I am currently dancing with the Ballet du Nord run par Sylvain Groud. I’m using my skills as a dancer and an acrobat, and I do a meticulous mix of the different genres in my shows (circus and dance). I love to combine different aspects during my burlesque shows: a masculine body for feminine gestures. I love when this ambiguous sensuality is dawning. I include other artists in my working life, designers and makers for the visual conception of my work. I am currently collaborating with Kevin Jacotot. He created my costume for the burlesque festival.
Je dois dire que j’ai rencontré des gens aussi talentueux que travailleurs et que pour la première fois, je me sentais vraiment à ma place : derrière mon boîtier, dans un environnement bienveillant.
J’aimerais remercier Lady Flore, de m’avoir fait confiance ainsi que l’équipe du Kalinka et les artistes présents. Merci beaucoup à celles et ceux qui ont pris le temps de répondre à mes questions !
Le festival burlesque international est une occasion de découvrir des artistes qui ont différents styles et techniques et qui veulent tous vous communiquer avec vous. Cela devrait être inscrit dans les bucket lists de chacun, car c’est à voir & revoir !
Félicitations à tous pour ce si beau spectacle !
I must say that I met both talented and hardworking persons, and, for the first time ever, I knew that I really belonged to the right place: behind my camera, in a peaceful atmosphere.
I would like to thank Florence, for her trust, the Kalinka crew and the artists of the festival.
Thanks to those who took time to answer to my questions ! The international burlesque festival of Toulouse is an opportunity to discover artists who have different styles and techniques and who all want to tell something to you. This should be written on everyone’s bucket list : because you have to attend to the show again and again.
Congratulations to all for this beautiful show !
Les différents artistes qui étaient présents
The different artists who were also present
One thought on “La vraie vie ● Dans les backstages du Festival Burlesque de Toulouse”