La vraie vie – Mythologiae

L’un des nombreux privilèges de la photographie d’artisanat, c’est de pouvoir entrer dans des ateliers. Il faut s’imprégner de cet univers singulier présent face à nous, qu’on toucherait presque. Pendant de longues minutes ou plusieurs heures, on va trouver ses marques, là où la lumière est belle et le champ dégagé. Entre des souvenirs personnels encadrés, agenda, tasses à cafés et autres détails de la vie quotidienne, des outils ordonnés, du matériel rangé; on sera témoins de gestes, exécutés devant nous, parfaits de minutie et de patience. La passion est palpable, et on s’imagine, durant ce bref épisode où nos sensibilités se croisent, un long processus, une combinaison de répétitions, d’observations, sans pression, mais où la concentration est reine et qui fera naître du beau. Toujours.
“C’est juste un coup de main à prendre” me dit humblement Morgane, lorsqu’elle parle de son métier de tisserande. Son métier, c’est également cette imposante machine en bois grâce à laquelle la magie s’opère. Presque comme un orgue à la mécanique bien huilée, où s’entremêlent mais jamais ne s’en mêlent trame, chaîne, peigne et navette qui se coordonnent l’un à l’autre. Un outil gigantesque où les mains de Morgane, partout où elles passent et actionnent, enchaînent les minutes et les rangs de fils, pour créer du volume, de l’épaisseur, et beaucoup de nuances de délicatesse.
Le travail de Morgane est un mouvement en quatre temps : l’héritage d’un savoir-faire remontant à la fin du Néolithique, une inspiration constante et infinie, des pelotes et bobines de fils comme points de départ vers une aventure en trois dimensions, et un voyage presque méditatif où l’arrivée sera faite de coussins, sacs, lettres, et tout autre projet matérialisé (pas “comme magie”, mais par persévérance, exactitude et heures de travail). Durant un reportage photo et dans cette interview “La vraie vie”, voici des images et des mots à propos d’un atelier, que j’ai visité et d’une artisane que j’ai rencontrée. 

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One of the numerous privileges of photographing craftspeople is visiting their workshops. I’m immediately soaked up in this particular atmosphere; that I can almost touch. For long minutes or several hours, I have to find my feet, beautiful light, and a clear shot. I’m in between personal framed memories, cups of coffee and other details of everyday life, tidy tools, organized gear — and I’ll see at first hand movements executed by artisans denoting patience and meticulousness. The passion is palpable, and during this brief moment when my sensitivity meets the artisan’s, I imagine a long process, a combination of repetitions and observations, without pressure but rife with concentration, and from where beauty will emerge. Always. 
“You just need to be good with your hands!” humbly said Morgane when she spoke about her work as a weaver. She works every day with her loom, an imposing wood machine, thanks to which magic happens. It looks like an organ, a well-oiled piece of machinery within which warp, weft, threads, and shuttle are interlaced but never tangled. Each part of the mechanism is coordinated and comes one after the other. Morgane’s loom is a gigantic instrument, a circuit where her hands move around and crank, where time flows smoothly, and her threads and yarn segue into one another. The result is always ample and sculptural, dense, and awash with softness in its multiple forms. 
Morgane’s creation process is a movement in four-four time: the heritage of a craft dating from the Neolithic Age, a never-ending inspiration, balls and bobbins as a starting point of a three-dimensional adventure, and a meditative journey to an arrival full of pillows, bags, letters and other materialized objects (not « as if by magic », but by perseverance, precision and hours of labor. During a photo report and a « La vraie vie » interview, here are some photographs and words from a workshop I visited and of a craftswoman I met.

→ Comment es-tu arrivée à devenir tisserande ?

La découverte du tissage a vraiment été le fruit du hasard pour moi. J’ai eu la chance de faire un séjour Erasmus à Londres durant ma première année de Master en Arts Appliqués durant lequel j’ai atterri dans le studio de création de Faustine Steinmetz, designer textile. Au sein de son atelier j’ai pu expérimenter mes premiers tissages, une technique pour laquelle j’ai eu un véritable coup de cœur ! De retour en France, je me suis empressée d’acheter un métier à tisser pour continuer mon appren-tissage que j’ai pu perfectionner lors d’un second stage chez Perinne Rousseau qui propose des tissages artisanaux pour l’ameublement de luxe. Ce sont ces premiers pas en tant qu’apprentie tisserande qui m’ont donné goût à ce métier ancestral que j’aime continuer à faire perdurer ! 

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→  How did you become a weaver?
How I discovered weaving is a mere coincidence. I’ve had this opportunity during an Erasmus program in London I participated in during my first year of my Applied Art’s Master’s degree. During this trip, I’ve landed up at Faustine Steinmetz’s creative studio. Faustine is a textile designer and within her studio, I could experiment and learn more about the weaving process, a technique that turned out to be my favorite! Back in France, I’ve hurried myself to invest in a loom to pursue my learning process that I’ve perfected with Perinne Rousseau, who manufactures hand-crafted weaves only for the luxury furniture market. These were my very first steps as a weaver’s apprentice and they certainly are the reasons why I love this ancestral work that I really like to perpetuate. 

→ Peux-tu nous présenter ton métier et tes influences ?

Au sens large, avant d’être tisserande je suis designer coloriste. Mythologiae est mon petit laboratoire d’expérimentations qui allie mes compétences de graphiste et de designer textile. En parallèle de ma marque, j’interviens également pour différentes entreprises dans ces deux domaines d’activités. 
D’un point de vue inspiration, le moindre détail ou caractéristique que je croise au quotidien peuvent être les prémices d’un projet ou d’une idée. Ça peut être les textures d’une fleur sauvage que je vais cueillir lors d’une balade, ou bien un motif que je vais observer dans un livre de costumes. Et ce qui me plaît par-dessus tout c’est de mettre le nez dans des mythes ou histoires en les retranscrivant à ma manière dans les tissages que je crée. J’adore donner du sens à tout ce que je fais de manière singulière ! 

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 →  Could you tell us more about your work and what influences you?

Overall, before being a weaver, I’m a color designer. My brand, Mythologiae, is also my lab with which I can experiment and develop my skills as a graphic and textile designer. Besides my brand, I also collaborate with different companies regarding these two trades.
About my inspiration, every single detail or characteristic I can spot or observe in my everyday life can lead to a new project or idea. It can be the texture of a wildflower that I’d pick or a pattern in a costume book I’d scrutinize. And what I mostly like is immersing myself in myths or stories that I’ll transcribe my own way in the weaves I’ll create. I love giving meaning to everything I make in a singular way!  

→ As-tu une journée type ?

Ce qui me plaît le plus dans le fait d’être entrepreneure c’est que chaque journée ne se ressemble pas même si certaines tâches sont quotidiennes. Généralement je commence par un petit tour sur les réseaux sociaux pour jeter un œil à mes comptes favoris qui me nourrissent au quotidien ! Puis je m’occupe des mails et des urgences à traiter avant de m’attaquer au tissage, à la couture ou à la photographie par exemple. 

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→ What’s your typical day like? 

What I prefer about being an entrepreneur is that each day doesn’t look the same, even if some tasks have to be made day to day. Generally, I start my day by scrolling on social media to check on my favorite accounts that I nourish myself with every day! Then, I respond to emails and the emergencies I must deal with before starting to weave, sew, or taking photographs, for instance.

 

→ Quelles matières préfères-tu utiliser ?

Alors là c’est vraiment difficile de faire un choix car ce qui me plaît le plus dans le tissage c’est de pouvoir mixer des matériaux de provenances variées ! Lin naturel, mèche de coton, laine flammée, ruban de soie, fibres recyclées et chinées, fils métalliques, fleurs séchées, etc autant de matières qui donnent corps et participent à l’histoire de chaque étoffe ou objet tissé. 

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→ Which types of materials do you prefer weaving? 

It’s a tough question as what I mostly like about weaving is that I can mix materials from different origins! Natural linen, cotton wick, slub wool, silk ribbon, bargain-hunted and recycled fibers, metallic threads, dried flowers, so many materials that give body and shape to the story of each fabric or weaved object.

→ As-tu des petites habitudes lorsque tu travailles ? 

C’est parfois assez morose de travailler seul(e) chez soi alors je ne peux m’empêcher de mettre de la musique, des podcasts, un reportage ou une bonne série Netflix pour m’accompagner dans mes journées ! J’ai beaucoup de mal à travailler sans ça et ce sont également des sources d’inspirations quotidiennes qui me permettent de m’évader un peu. 

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→ What work habits have you developed? 

It feels gloomy sometimes to work alone at home so I can’t help listening to music, podcasts, reports or a good Netflix show to not feel lonely during my work days! It’s hard for me to work without those elements as they’re also some of my daily sources of inspirations which enable me to escape a little. 

→ Que préfères-tu dans ton quotidien ?

Comme je le disais plus haut, ce qui me plaît le plus dans ce quotidien d’entrepreneure c’est de vivre des journées qui ne ressemblent pas et qui me permettent d’avoir des activités aussi variées les unes que les autres ! Je suis de nature à me lasser rapidement donc c’est pour moi une réelle source de motivation et d’épanouissement de pouvoir switcher entre le tissage, le graphisme, la couture, ect chaque jour en fonction de mes envies. 

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→ What do you most enjoy doing in your daily life, as a weaver?
As I said before, what I mostly like with my life as an entrepreneur is that every day is different and so are the various activities that make my day! I easily get bored, so it’s really motivating and fulfilling to be able to shift from weaving to graphic design, and sewing etc, each day depending on my train of thought. 

→ Comment t’es-tu adaptée au Covid ?

Je n’ai pas dû prendre de mesures particulières car mon atelier est installé chez moi. Mais j’ai dû anticiper beaucoup de choses ne sachant pas trop comment allait évoluer la situation : les commandes auprès des fournisseurs qui pour certains ont dû fermer, les reports d’ateliers, le développement d’une clientèle par le biais des réseaux sociaux et de ma boutique en ligne, etc. Malgré cette situation désastreuse pour bons nombres de commerces et d’artisans, je suis ravie d’avoir pu constater différents élans de solidarité qui ont pu naître durant cette période et le penchant grandissant des français pour l’artisanat ! 
J’espère que des jours meilleurs nous attendent en tout cas.

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→ How did you adapt your business to Covid-19? 

I didn’t need to take any particular measure as my studio is at my home. But I had to anticipate many things as I couldn’t figure out how the situation would evolve: my orders to my suppliers (some of them had to shut down), the postponed workshops, the development of a customer base only through social media and my online shop, etc. Despite this disastrous situation for many shops and craftspersons, I’m thrilled to have seen solidarity rushes that happened during that period and how French people have had a liking for artisans’ work! I’m really hoping that better days will come, anyway. 

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Apprendre avec ID (l’Info Durable)

(Article rédigé en français uniquement, dans le cadre d’un partenariat avec ID l’Info Durable.
Blog post written in French only)

La Slow Fashion Season est surtout une pause, et l’occasion d’apprendre. Concrètement ? Apprendre, cela veut dire remettre en question nos habitudes, peser le pour et le contre, analyser ce que l’on peut changer, savoir ce qui est possible et ce qui demande plus de temps. Critiquer, disséquer, expérimenter.

Ne plus se mettre au pli et changer de mode peut être déroutant, car nous construisons ensemble un monde nouveau et de nouveaux modèles, pas à pas. Chacun doit trouver son rythme et ce qui fait sens.
En guise de boussole, des guides pratiques existent, comme celui d’ID L’Info Durable.
Le média en ligne souligne des solutions éco-responsables innovantes, et propose des pistes pour concevoir et mettre en oeuvre une transition écologique. Son dernier projet ? Le lancement d’Idées Pratiques, un trimestriel qui concentre différentes consignes et conseils à appliquer, pour ne plus se contenter de la théorie. De l’information, on passe à l’action.

Plus qu’un mode d’emploi, “Idées Pratiques a pour ambition de fédérer une communauté de lecteurs désireux de devenir de véritables « consom’acteurs » et d’agir, à leur échelle, pour un monde plus durable.” (ID l’Info Durable).
Dans son troisième numéro dédié à la mode durable, la question principale demeure comment mettre de l’éthique dans nos placards, sans dépenser plus. Des notions comme l’économie circulaire et les achats raisonnés sont présentés, au même titre que des valeurs et des choix, comme celui de préférer la qualité à la quantité. Au programme de ce nouveau numéro :

  • Les enjeux sanitaires, environnementaux et sociaux de l’industrie textile,
  • Des solutions pour faire le tri dans ses placards et donner une seconde vie à ses vêtements,
  • Les enjeux et le mode d’emploi pour avoir recours à la seconde main,
  • Les alternatives éthiques à privilégier pour acheter neuf (matières, labels, etc.),
  • L’expérience d’un journaliste d’ID qui s’est lancé le défi de passer à la mode éthique en un mois

Le tout étayé d’astuces et de solutions pour faire des économies tout en privilégiant des produits éthiques et responsables.

Une lecture indispensable durant cette période, pour celles et ceux qui ont entamé une transition écologique comme pour les plus documenté(e)s et les plus connaisseurs.euses. A mettre dans toutes les bibliothèques (virtuelles !)
Dès le 16 juillet, cette 3ème édition d’Idées Pratiques sera disponible sur la boutique en ligne du site ID, ainsi que chez tous leurs distributeurs partenaires (Jours à Venir, La Maison du Zéro Déchets, Ethicall, We dress fair, etc.).
La page Ulule pour précommander le numéro à tarif préférentiel jusqu’au 15 juillet : https://mobile.ulule.com/idees-pratiques-mode-ethique/?lang=fr

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Maison Kurage, l’esprit créatif – Maison Kurage and the definition of creativity

Quand je parle du travail de Marie Carrère, je commence toujours par dire : « elle est très créative ». Comme j’aime m’interroger sur le fond des choses et sur le sens des mots (chacun ses passe-temps hein), et qu’aujourd’hui, plus que jamais, les réseaux sociaux permettent de mettre en lumière la part de créativité de chacun, j’ai cherché à définir ce terme – sans l’aide d’un Larousse

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When I talk about Marie Carrère’s work, I always start by saying: “She’s really creative”. Since I love to question the origins of words and their meanings (my life, my hobbies), and that today, more than ever, social networks are useful to highlight everyone’s ability to be creative, I wanted to define this word, without using a dictionary. 

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Qu’il s’agisse de dessiner des personnages dans un coin d’un cahier, d’imaginer des scénarios improbables, ou de penser à un détail qui changera toute la donne d’une scénographie, je pense que la créativité est ce moment où on délaisse le moment présent, ne serait-ce que quelques secondes et où on saute à pieds joints dans son propre imaginaire. C’est un moment de pure satisfaction personnelle, de kiffe, où on peut penser à un milliard d’idées ou alors se concentrer sur son trait, sa phrase, bref, son idée. 

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Whether it is about drawing characters in the corner of a notebook, imagining unlikely scenarios or thinking about a detail that will change a whole scenography, I do think that creativity refers to that specific moment when we abandon the present moment, only for a few seconds, and when we jump in feet first into our own imaginary world. It’s a moment of a pure personal satisfaction, of pleasure, when we can think about a billion of ideas or to only focus on our line, sentence, idea (in a nutshell). 

 

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Quand Marie m’a parlé de son nouveau projet qui n’est autre que le lancement de sa marque, j’ai retrouvé cela.
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When Mary introduced her new project to me, which is actually the launch of her brand, I thought about this meaning, of being creative. 

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Maison Kurage est le pendant en bijouterie de La Fleur de Chardon (son atelier floral) qui lui permet d’être encore plus libre, puisqu’elle ne suit aucun code. Le fil conducteur est celui de son esprit. Elle marie des feuilles d’or avec des précieuses fleurs, les capture dans de la résine et crée ainsi des bijoux destinés à toutes les femmes. Ornements, évocations d’art moderne ou cadeau intemporel que l’on se transmettra, Maison Kurage représente, d’abord pour moi, cet esprit créatif qui s’est exprimé.

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Maison Kurage is the jewel counterpart of La Fleur de Chardon (her floral workshop), that allows her to be much freer, as she doesn’t follow any rule. The central theme comes from her mind. She harmonizes gold leaves with precious flowers, captures them into resin and thus creates jewels dedicated to every woman. Ornaments, evocations of modern art or intemporal gifts that should be transmitted, Maison Kurage represents, first of all and for me, a creative mind that has expressed itself. 

 

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L’Invincible Printemps – Invincible Spring

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Il y a quelques semaines, j’ai eu envie de réunir trois femmes et leurs univers respectifs, autour du thème de ‘l’Invincible Printemps’. J’avais en tête non pas des grandes mises en scène, mais plutôt des émotions « vraies » avec toutes leurs valeurs allégoriques. C’était une journée où le soleil ne faisait pas son timide, et où la terre était sèche.

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Few weeks ago, I wanted to gather three women and their respective temperaments and inner worlds to work on the theme of ‘the Invincible Spring’. I didn’t want any staging, only « true » emotions, with all their allegorical values. It was a day when sun wasn’t shy and when the soil was dried. 

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Alors, je sais « Des fleurs, pour le printemps ? C’est original. » Mais l’Invincible Printemps, c’est justement se rappeler les beaux jours, leur pouvoir, l’idée de résilience et « qu’il suffit de se souvenir d’allumer la lumière ».

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I know what you’re thinking, « Florals, for spring? Groundbreaking. » Nevertheless, the Invincible Spring means to remember fine weather and its power, resilience, buoyancy, and to « remember to turn on the light ».

 

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J’avais demandé à Sophie d’être ma modèle du jour, tout simplement car c’est une personne solaire et positive. J’avais proposé le thème de ce shooting à Marie de La Fleur de Chardon, car ses bouquets et créations florales sont des vrais feux d’artifices de minutie et de couleurs. J’avais également repéré quelques pièces chez Favoris, à la fois authentiques et dédiées à toutes les femmes. Un trio gagnant que j’espère avoir su mettre en valeur depuis mon boîtier !

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I asked Sophie to be my model of the day, simply because she is a beaming and positive human being. I talked about this idea to Marie – La Fleur de Chardon, because her bouquets and floral creations are true meticulous and colorful fireworks. I also spotted several outfits at Favoris by Lydia Destarac. The clothes bring out authenticity and are dedicated to every woman. This is such a trifecta! I hope that I knew how to showcase it through my lens. 

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Merci les filles !

Pourquoi faut-il visiter la Savonnerie du Fer à Cheval ?

 

Il y a des produits que l’on garde toujours sur ses étagères. Pas seulement pour les grandes urgences, mais surtout parce qu’on peut tout faire, avec. J’ai entendu au moins un bon millier de fois (au moins) le fameux « tu n’as qu’à utiliser du savon de Marseille » tant la polyvalence de ce petit cube vert pâle ou blanc ivoire nous fera répondre des « ah ouais ? On peut aussi faire ça ? »
En copeaux, en cubes, en savonnettes, en barres, le savon de Marseille se suffit vraiment à lui-même.
Etant de passage sur Marseille, j’avais envie de visiter la savonnerie du Fer à Cheval, et je vous explique donc pourquoi.

 

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I – Pour les petites et grandes histoires
La Savonnerie du Fer à Cheval est une très belle entreprise (et je ne dis pas ça seulement car son architecture et ses façades blanches sont Instagramable) puisqu’elle honore ses traditions.
On retrouve, dans la grande cour toujours ensoleillée, la « salle des chaudrons » avec des citernes gigantesques en pierre et des cuves modernes qui se tiennent sous une charpente en châtaigner. Autour, il y a des escaliers et des échelles où pendant bien plus d’un siècle (162 ans pour être exacte) des hommes ont circulé ici & circulent encore pour préparer les savons. Savoir d’où l’on vient et ne pas se métamorphoser en une usine aseptisée est pour moi important. Surtout lorsqu’on crée un produit naturel et sain.

 

 

 

II – Parce que c’est sûrement la première fois que vous entendrez parler de maître savonnier
Soyez rassuré(e)s, il y a bien des vrais êtres humains qui s’occupent de vos savons. La création d’un savon se fait en cinq étapes, et ce, sur huit ou dix jours. Que ce soit lors de la cuisson ou des étapes du séchage, un maître savonnier s’impliquera du début du processus de saponification jusqu’à la fin. Une fois que les savons en barre seront compactés, il y a également des personnes qui veillent à la bonne découpe ainsi qu’à l’estampillage des savons. Et cela ne s’arrête pas là, puisque dans un souci de perfectionnement, les savons seront analysés tout le long de l’année par des professionnels de la cosmétique.

 

 

 

III – Parce qu’il faut exiger l’IGP (Indication Géographique Protégée)
Aujourd’hui, malheureusement l’IGP n’a toujours pas été accordé pour le savon de Marseille. C’est pourquoi on trouve beaucoup trop (= 95%) de contrefaçons en France comme à l’étranger et qu’à force la réputation du savon de Marseille peut en pâtir. Ainsi, pour préserver cette recette et son savoir-faire, la Savonnerie du Fer à Cheval a instauré avec trois autres savonnerie de la région de Marseille, l’Union des Professionnels du Savon de Marseille. L’Union des Professionnels du Savon de Marseille a donc créé un logo pour certifier son processus de fabrication respectant les valeurs et l’histoire qui se cachent derrière ce petit cube. En visitant la savonnerie, vous soutenez donc une entreprise locale qui respecte une tradition propre au patrimoine phocéen.

 

 

Si vous voulez connaître toute l’histoire du savon de Marseille, les ingrédients, leur provenance, les explications des différentes étapes, découvrir un héritage, une technique unique, des professions rares… vous savez où aller maintenant.

 


Savonnerie du Fer à Cheval
66, Chemin de Sainte-Marthe, 13014 Marseille
Les visites se font toutes les semaines le mercredi, hors jours fériés.
Du 2 juillet au 3 août, il y aura 3 visites par semaine : lundi 10h30, mercredi 14h, vendredi 10h30

Du 6 août au 31 août, en raison de la fermeture annuelle de la savonnerie pour maintenance, il n’y aura qu’une visite par semaine : mercredi à 14h. Les chaudrons et l’atelier de moulage ne seront cependant pas en activité.

A partir du 5 septembre, les visites reprendront tous les mercredis à 14h.

La vraie vie ● Dans les backstages du Festival Burlesque de Toulouse

Il y a quelques années (quatre pour être exacte), je me rendais à une soirée organisée par un magazine de la ville de Toulouse. La soirée, je vous en parlais ici. Et je vous parlais, d’ailleurs, de l’effeuillage de Lady Flore.
C’était la première fois que je voyais « en vrai de vrai », une effeuilleuse. Et à travers son sourire et son beau costume, je découvrais un art. J’ai été marquée par Lady Flore, par sa présence, son élégance et cette ambiance si rétro mais tellement d’avant-garde qu’elle avait créée… Et puis, j’ai suivi le travail de Lady Flore sur les réseaux sociaux, ses portraits drôles, ses shows fantastiques… Finalement, je lui ai écrit un message. Un message lui disant que j’avais entendu parler du festival international burlesque qu’elle organisait, au Kalinka, à Toulouse. Un message pour lui dire que ça serait une chance pour moi d’être dans les coulisses et de prendre des photos…
Voici le résultat, entrecoupé de récits de certains des artistes du festival !

Few years ago (four, precisely), I went to a party organized by a magazine of the city of Toulouse. I gave you a summary of the party right there. I gave some details, by the way, of Lady Flore, a burlesque artist. It was the first time ever that I attended to a burlesque show. Through her smile and her beautiful costume, I discovered an art. I was amazed by the performance of Lady Flore, her presence, her elegance and above all this retro AND avant-garde atmosphere that she had created. Then, I observed her work on social media, her funny portraits and her fantastic show, and finally I wrote her a message. I told her that I heard about the international burlesque festival which she was planning, at the Kalinka in Toulouse. I told her that it would be amazing to be in the backstage and take some pictures. Ladies and gentlemen, here is the final result, it is  interspersed with interviews of some of the artists of the festival !

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Lady Flore
C’est après avoir vu le film «Tournée» de Mathieu Amalric que Florence Boué, alias Lady Flore pour la scène et sur sa page Facebook, s’est lancée dans une carrière d’effeuilleuse burlesque. Elle s’est reconnue dans ces effeuilleuses américaines «New Burlesque» aux formes voluptueuses et a décidé de se lancer dans l’aventure il y a quelques années. Costumée en pin-up, elle s’est fait un nom dans le spectacle et la photographie. Lady Flore enseigne son art, mélange insolite de pin up et de clown.Elle donne des cours chez elle, ou à domicile dans la région toulousaine. ​

« L’effeuillage burlesque c’est pour faire rire ou pour faire fantasmer ? » Les deux sont compatibles à mon avis. La sensualité et l’humour fonctionnent bien ensemble si j’en crois l’effet qu’on produit sur les spectateurs. Contrairement aux stripteaseuses on ne se dénude pas entièrement et il n’y a pas une connotation aussi sexuelle dans nos mouvements. C’est plutôt une histoire de complicité avec le public. Ils adorent !

« Qui est Lady Flore ? » C’est une femme-enfant, glamour mais aussi enjouée. Mon show est très interactif. Les spectateurs jouent et rient avec moi. ​
« Qui sont les femmes qui viennent prendre des cours d’effeuillage ? » Toutes sortes de femmes ! Il y a aussi pas mal d’enterrements de vie de jeunes filles, des comédiennes qui veulent se lancer, ou Madame tout le monde.
« D’où vient cet engouement ? » Je pense que l’effeuillage burlesque est une discipline qui permet de retrouver le chemin de sa féminité sans trop se prendre au sérieux.

Grâce au film «Tournée» qui a popularisé cette discipline confidentielle, les femmes ont découvert l’existence d’artistes qui savent jouer avec leur corps, en faire un spectacle, même en étant ronde. Les pulpeuses aussi sont glamour. La preuve ! ​

« Pourquoi avoir choisi pour votre personnage cette esthétique rétro, très pin-up ? » En réalité moi je m’habille comme ça tous les jours et je me sens très bien: de beaux décolletés, la jambe galbée par des bas. À mon avis les hommes adorent, ils sont contents de retrouver ce côté un peu précieux. C’est dommage que les femmes aient perdu ce côté féminin au profit de vêtements plus confortables et passe-partout. C’est comme l’effeuillage, cela n’empêche pas d’être une femme d’aujourd’hui, indépendante.

Après avoir assisté au festival burlesque de Paris en 2013, j’ai décidé d’organiser un festival à Toulouse qui a vu le jour en Mars 2014 au Kalinka. Le festival, c’est pratiquement un an de travail entre le casting, la recherche des partenaires, l’affiche.

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Florence Boué, aka « Lady Flore » (both on stage and on FaceBook), decided to be a burlesque artist after she had seen “Tournée”, a movie directed by Mathieu Amalric.
She saw herself in the American burlesque artists, the “New Burlesque” ones, with their voluptuous shapes. This is why few years ago she has decided to embark upon this adventure. As she has dressed up as a pin-up, she has made a name for herself: with photographers and in the show business world. Lady Flore teaches her art which is an unusual mix of pin up and clown. She gives classes at her home or could be a mobile teacher in the area of Toulouse.

“Is burlesque made to laugh or fantasize? “ Both are compatible, to me”, she said. “Sensuality can go along with humor, as I can see the effects upon the spectators. Contrary to strip teasers, we are not totally stripping and there’s no such sexual connotation in our movements. Actually, it’s a question of complicity with the audience. They love it!”

“Who’s Lady Flore?” She’s both a cheerful and glamorous child-like woman. “My show is an interactive one. Spectators play and laugh with me.”
“Who are the women learning striptease art?” “Almost all the women! There are a lot of bachelorette parties, actresses who want to try, and Mrs. Average.”
“Where does this enthusiasm come from?” “I think that burlesque striptease is a subject which allows you to unlock your feminine power without taking yourself too seriously”

Thanks to the movie, « Tournée », which popularized this confidential discipline, women have found out the existence of artists who know how to play with their bodies and put on a show while being rounded. Luscious women are glamorous.
“Why have you chosen for your character this retro aesthetics and embody a pinup?” “In reality, this is how I dress myself every day and I feel very comfortable with beautiful low-cut necklines and legs curved with stockings. To me, men love that. They love to get back with a foppish style. It’s too bad that women have lost this « feminine » aspect for comfortable and ordinary-looking clothes. We can compare to stripping art, it’s not preventing to be an independent woman.”

After attending to the burlesque festival in Paris in 2013, I decided to organize a festival in Toulouse. The first edition was on March 2014, at the Kalinka (cabaret in Toulouse).
Preparing the festival means one year of full time work with the casting that has to be done, search of collaborators and the poster.

 

 

Betty Crispy
Après de longues années en tant que danseuse de cabaret, je me suis lancée il y a six ans dans l’effeuillage burlesque. J’avais envie par-dessus tout de faire des numéros solos et non plus d’être perdue au milieu d’un corps de ballet. Je voulais pouvoir mettre à profit tous mes acquis scéniques : danse, technique, jeu de scène, personnalité artistique, et aussi et enfin l’envie de créer mon propre univers. Le partager avec le public.
J’aime les quelques instants avant mon entrée sur scène. Le temps du maquillage est primordial, l’instant loges aussi, c’est un partage avec les artistes, c’est le moment de la concentration.
Le stress monte en flèche, puis une fois sous les projecteurs, il laisse place à un immense plaisir, récompensé par les applaudissements.
Je rentre chez moi, tard, épuisée mais remplie de grandes émotions, d’adrénaline si vitale à ma bonne santé physique et morale depuis maintenant une douzaines d’années.
Mes passions : la scène et la danse devenues mon métier est mon plus grand bonheur. Depuis trois ans, j’ai créé à Bordeaux, une association « l’ABC Académie Burlescô Cabaret » où je donne des cours hebdomadaires de danse cabaret et d’effeuillage à des femmes désireuses de retrouver ces sensations, et de pouvoir laisser exprimer leur féminité.

 

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After long years as a cabaret dancer, I decided to get into burlesque stripping. Above all, I wanted to do one-woman acts and not being lost in a ballet company anymore. I had an urge for making the most of my knowledge of the stage:  dance, techniques, stage direction, artistic personalities and at last, the desire to create my own realm. Sharing with the audience is significant.
I love the very last moments before going on stage.
Make up time is primordial as the time I spend in the dressing room, because it’s a moment of sharing with the other artists and time to be focus. Before going on stage, stress is soaring. Then, under the spotlights, anxiety disappears and enjoyment comes to the surface. All of this is finally rewarded by the applause. Lately, I go home and I’m tired with a full range of emotions. For twelve years, feeling the adrenalin is great and vital to my health and mental conditions.
My passions are being on stage and dancing, and for my greatest happiness my passions are my job now… Three years ago, I created an association in Bordeaux : “ABC Académie Burlescô Cabaret”, where I give weekly classes of my cabaret dance and stripping to women who would like to rediscover forgotten sensations and to feel free to express their femininity.

 

 

 

 

 FaFaBuleuse

J’ai commencé le burlesque il y a quatre ans. J’avais d’abord fait beaucoup de gymnastique, d’acrosport et j’étais imprégnée du domaine du cirque. J’ai également un grand intérêt pour le théâtre et la musique, ainsi que pour le dessin, grâce à ma sœur, Nelly, avec qui j’ai créé les Dézingueuses. Bien plus qu’une marque, c’est un univers créatif que nous partageons sur divers supports et objets.
Concernant le burlesque, je trouve que c’est un véritable mode d’expression. La danse demandait beaucoup de travail. Tout a commencé quand j’ai rencontré Florence Boué aux « jeudis du burlesque », c’est là que j’ai tout appris. J’ajouterai qu’il y a une plus-value dans mon costume car ma sœur participe. L’idée est toujours de symboliser et de personnifier mon show. L’univers est toujours très travaillé. J’utilise mon physique comme les clowns : j’utilise mes qualités ainsi que mes défauts pour m’adresser à quelqu’un. Je souligne ainsi ma sensibilité à travers un comique extravagant et déroutant. Il y a, en toile de fond, des références à Charlie Chaplin et Buster Keaton. Je fais un très grand travail de la gestuelle, du regard et même des pieds. Ce que j’aime dans l’effeuillage burlesque, c’est que même si on connait la fin, même si on sait que je serai en partie dénudée, le voyage est primordial.
Cet univers est fait de corpulences et de physiques différents, c’est la multiplie définition des femmes. On veut casser les codes, c’est un travail avant-gardiste. On veut mettre en avant la femme sur toutes ces coutures et dans toutes ces différences.
Il y a un jeu d’ambiguïté, aussi par rapport au physique qui amène une différence.
Pour moi, monter sur scène est une chance. Ma démarche est d’éclater, tantôt dans la drôlerie, tantôt dans la tristesse. Et je ne cède pas à la médiocrité. Les gens sont là pour voir un spectacle beau et travaillé. Quand je prépare une soirée ou un festival, je veux donner le maximum aux gens, je veux les embarquer. Tout est préparé pour mon show et j’aime me dire que les idées reçues s’écroulent. Ceci est en effet véhiculé par le côté féministe de notre propos : Chaque artiste est égal, il n’y a pas de problème de comparaison et beaucoup d’humilité. C’est un travail d’équipe, je ne suis pas mon propre juge. Ce monde implique différents corps de métiers.
Pour finir, je dirai que je fais le lien avec le public tout en restant concentrée. C’est un engagement pour soi, ainsi qu’une cause et cela s’adresse au public, c’est d’ailleurs tout l’intérêt de la scène. Je fais passer un message dans un univers de solidarité, car cela est avant tout un échange.
Tout ceci ne serait pas possible sans des cabarets comme Le Kalinka qui propose une scène ouverte. Il faut le savoir.

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I’ve started burlesque entertainment four years ago. I first did a lot of gymnastics and acrobatic gymnastics. I was steeped in circus. I am also very interested in theater, music and drawing thanks to my sister Nelly with whom I’ve created Les Dézingueuses. It is more than a brand, it’s our creative sphere that we share through different mediums and objects. About burlesque, I think that it’s a true way of expressing myself. Dance implies a lot of work.
It all started when I met Florence Boué during “les jeudis du burlesque”, then I’ve begun to learn and practice burlesque.

The fact that my sister participates in the creation of my costume is a betterment. I want to symbolize and embody someone during my show. My show is built with meticulousness in my mind. I use my body as clowns do. I employ both my qualities and defects to tell something to someone. This is how I stress my sensitivity with an extravagant style which will provoke disturbance.
References to Charlie Chaplin and Buster Keaton are against a backdrop of my show. I painstakingly am using my body language, my look and even my feet. What I love in burlesque stripping is that even if the audience knows what’s going on at the end of the show (that I will be partly naked), the mental travel during the whole show is significant. This world is made of different girths and physiques, it’s the definition of the multiplicity of women. We want to go against convention, our art is edgy. We want to highlight women from every angle and with all their differences.
There is ambivalence concerning physical aspects which will generate differences.
To me, going on stage is a precious luck. I want to explode, in a fun and sad world. I don’t give in mediocrity. People attend to the show to see something beautiful and elaborate. When I’m preparing for a special night or a festival, I want to give my best to people, I want to draw them into my world. Every single element is prepared for my show and I love telling to myself that stereotypes are being ruined. This is indeed conveyed by the feminist feature of our aim. Every artist is equal to another, there isn’t any problem of comparison yet a lot of humility. It’s a teamwork, I’m not judging myself by my own. We, the artists, are linked to different trades.

To finish with, I would say that I’m generating a connection with the audience while being focusing. It’s a commitment to oneself and a cause. The two are made for the others, which is the interest of stage. I convey a message in a world made of solidarity, because it is an exchange.
All of this wouldn’t be possible without cabarets such as Le Kalinka which is an interactive and independant theater.

El Sultan

Je suis performeur, je travaille la danse et les performances artistiques. Je suis art thérapeute alors je transmets de ce milieu aussi des émotions et des expressions corporelles. J’ai toujours le trac avant de monter sur scène, parce que j’improvise et je compte sur l’énergie des gens qui va m’aider à me transporter. J’espère que le public, à part mon look, soit touché par mes expressions et qu’il s’approprie une part de ma performance où il peut se reconnaître et se retrouver

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I’m an artist, I perfect my dancing movements and artistic performances. I’m an art therapist so this is how I share emotions through body languages. I’m always nervous before going on stage, because I improvise and I rely on people’s energy which will help me to mentally voyage. Apart for my costume, I hope that spectators would appreciate the show by my expression and that they would seize my performance from which they could recognize themselves.

 

Miss Wonderful Ginger

Mon premier spectacle date du 1er mai 2015. C’est une date dont je me souviens facilement car c’était dans le club de mon mari, nous étions entourés d’amis et de touristes (il est propriétaire d’un célèbre club à Rome). J’ai filmé ma performance ce soir-là et j’ai commencé à la communiquer à plusieurs personnes. J’ai eu un retour de la part d’un producteur d’un festival de novices que j’ai gagné. J’ai décidé que me produire en spectacle serait parfait pour moi. Pourquoi pas, après tout ?

A propos de mes inspirations, le burlesque classique est ce que je pratique le plus parce que l’Italie est un pays conservateur lorsqu’il s’agit du domaine du spectacle : Ils veulent une belle fille vêtue d’un scintillant corset et c’est donc ce que je leur offre.

Je dois dire, après que tu m’aies vue sur scène dans un costume des années 80 avec en fond sonore du Rihanna au Kalinka de Toulouse, que j’aime le nouveau burlesque pour exprimer ma féminité d’une manière à la fois poétique et puissante. Ainsi, je peux décider quand et comment le public peut me traiter (ou non) comme un objet. Mais, je gagne de l’argent avec des événements privés ou pour les entreprises. Celles-ci sont donc des occasions parfaites pour que le style « Dita Von Teese » ressorte de mon art. D’ailleurs est-ce réellement de l’art ou de l’argent « sale » ? C’est toute la question. Il faut cependant devoir payer les factures…

Mes performances ne sont pas qu’une partie de ma vie, c’est mon travail à temps plein. Je dis souvent que je suis plutôt chanceuse d’avoir un très bon mode de vie dans une capitale aussi chère que Rome. Je suis sur scène et enseigne chaque semaine et je suis honorée d’être parmi les quelques artistes en Italie à pouvoir dire cela.
Durant mes shows, je veux partager mon pouvoir, celui dont chaque femme est dotée.

Avant de monter sur scène, je me sens concentrée. Si ce n’est pas le cas, cela veut dire qu’il y a un ou plusieurs problèmes. Il n’y a pas d’entrainement technique, j’observe la scène, j’essaye de m’imaginer en train de danser et de bouger devant le public.

Je peux dire que je me prépare rapidement : la coiffure et le maquillage me prennent environ trente minutes. J’utilise très souvent une perruque que je prépare chez moi. J’ai récemment pris des cours  de maquillage d’une artiste qui s’appelle Serena de Vita qui m’a préparée le jour de mon mariage. A l’époque, j’essayais de regarder des tutoriels sur Youtube mais la plupart sont pour des filles plus jeunes que moi et j’avais besoin de quelque chose de spécifique pour la scène. Maintenant, je m’y connais plus en contouring et foundation, mais j’apprends toujours avec Serena et j’essaye d’améliorer mes techniques.

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My first performance was in 2015, May 1st. It’s a day I easily remember, because I performed in my husband’s club, surrounded by friends and tourists (he owns a famous club in Rome). I took a video of that night and I start sending around

I got a call back from producer about a Festival for newcomers,that I end up winning it. I decided that performing would be perfect for me. Why not?

Classic burlesque is what I do the most, because Italy is very conservative when we talk about entertainment: they want to see a beautiful girl wrapped in a sparkly corset, and this is what I offer.

I have to say, after you saw me performing in a 1980’s bodysuit with a Rihanna’s song at Le Kalinka in Toulouse that I love new burlesque and to express my femininity in a powerful and poetic way, deciding when and how the audience can objectifying myself. BUT I make money with privates and corporates event, so… these are perfect occasions to let the “Dita Von Teese style” come out. Making art or dirty money? This is the question. But you gotta pay the bills somehow.

Being an artist my job. But I always say that I’m lucky enough to have a good way of life in an expensive capital city like Rome. I perform and teach every week, and I’m honored to be one of the few performers in Italy to say that.

During my show, I want to share my power, the one that every woman has.

Before going on stage, I feel concentrate, if not… it means there are some problems. If there are no technical rehearsal I watch the stage, trying to imagine myself moving around and performing in front of the audience.

About my preparation, I’m quite quick, I can say: hair and makeup are about 30 min for me. I mostly use a wig,that I prepare at home. I recently took some makeup lessons from a makeup artist Serena De Vita, who prepared myself on my wedding day. I tried to watch these YouTube tutorials, but mostly are for girls younger than me, and I needed something specific for the stage. Now I know more about contouring and foundation, but I’m still learning with Serena and trying to improve my techniques.

 

Mizz Kat Tigerfell

J’ai débuté en tant que danseuse et quelques années plus tard, je me suis spécialisée en danse du ventre. J’ai toujours été excitée et inspirée par l’esprit du cabaret ainsi que la scène du rockabilly et des pinups. Tous ces thèmes et ces décors… Liza Minelli et Bettie Page sont mes plus grandes références de cette époque.
Je suis arrivée dans ce milieu en prenant des cours et en suivant des ateliers. En 2015, j’ai auditionné et rejoint une compagnie d’un cabaret burlesque portugais. Pour moi, c’est comme si j’avais trouvé mon âme qui était jusqu’alors endormie.
A propos de mes inspirations, je dirais que ce sont toutes celles que j’ai l’honneur de croiser : tous les artistes, l’art en général et la nature qui m’entoure. Mais si tu me parles d’artistes dans mon domaine, c’est clairement Ginger Valentine, c’est ma favorite. RubyyyJones pour son irrévérence et peut-être Medianoche. D’un autre côté, l’une de mes danseuses préférées serait Zoe Jakes, une danseuse du ventre spécialisée en tribal fusion. Concernant les autres arts, j’adore l’intégralité de l’œuvre de H.R Giger et d’une manière générale les œuvres absurdes mêlées au naturel.
J’ai de nombreuses casquettes. Être danseuse du ventre et chorégraphe spécialisée en tribal fusion est l’une d’entre elles. De là, je suis membre de plusieurs groupes et j’ai déjà gagné quelques prix, je donne aussi des cours et des ateliers dans ce domaine ainsi que dans le burlesque. En plus, je suis une designer graphiste, je crée moi-même tous mes visuels pour ma publicité et je suis une créatrice. J’ai ma propre marque : MizzArt. Je crée des costumes et de l’art que l’on peut porter. Ainsi, pour compléter mes capacités d’enseignante, j’ai rejoint le cours d’exercices physiques pour les spécialistes, dans le but d’accroitre mes connaissances.
Ce que j’aime partager avec le public c’est ma vraie nature en tant qu’être humain, citoyenne du monde et femme. Les personnages que je crée sont un véhicule par lequel je me transforme et transmets un message. Ils sont tel un point de départ ou une excuse pour montrer qui je suis. Nous avons tous différentes personnalités qui sommeillent en nous, ces personnages sont des enveloppes d’un même contenu. J’aime communiquer l’idée que nous devons, pouvons et méritons d’être authentique, qu’importe la forme, sous quel corps nous nous présentons. Le naturel avec lequel nous faisons les choses est ce qui séduit les autres ; surtout ceux qui ont la même attitude. Assumer notre sexualité et la façon dont on la développe révèle beaucoup de notre façon d’aborder la vie. Pour démystifier le pouvoir sensuel féminin, les femmes le méritent et les hommes doivent le respecter, tout comme l’opposé.
Mon attitude avant de monter sur scène n’est pas toujours la même. Cela dépend, en fait. La plupart du temps, je suis un peu nerveuse. En revanche, je ne suis jamais bloquée, si c’est une expérience nouvelle que j’ai préparé avec affection. Je veux juste tout diriger pour être sûre que le message implicite soit clair. La plupart du temps, je veux monter sur scène et sourire au public. C’est pour ça que je fais ce métier.
Dans mes bons jours, cela me prend deux ou trois heures pour me préparer. En fait, cela dépend du personnage. J’aime préparer les choses calmement. Dans les pires cas, il me faut 1h30!

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I started by being a dancer and years later I majored in bellydance. I’ve always been turned on and inspired by the feeling of cabaret as well as the pin up and rockabilly scene. All its theme and surroundings. Liza Minnelli and Bettie Page are my great references of these times.
I went to this world by taking classes and workshops and in 2015 I auditioned and joined a Portuguese cabaret and burlesque company. For me it was as if I had found the soul that was asleep.
“What are my inspirations?“In fact, it is all that I have the honor to cross, all the artists, all the art in general and the nature that surrounds me. But if you talk about artists in the area, clearly Ginger Valentine – It’s my favorite – RubyyyJones – for irreverence – and maybe Medianoche; on the other hand, one of my favorite dancers is and will be Zoe Jakes – Tribal Fusion Bellydancer. In other types of arts, I love the whole H. R. Giger theme and themes where the absurd mixes with the natural.
I have many valences. Being a dancer and choreographer of Tribal Fusion Bellydance is one of them, where I have several groups where I participate and I have won some awards; then I also give classes and workshops in this area as well as in burlesque. Besides, I am a graphic designer, where I create the whole advertising part and I am a handmade designer where I created my brand MizzArt – making costumes and wearable art. From this, to complete my facet of teacher, I incorporated the Specialist Physical Exercise Course to deepen my knowledge.
What I like to share with the public is my true nature as a being, a world citizen and a woman. The characters I create are a vehicle by which I transform myself and transmit the same message. They are like a platform or an excuse to be able to show who I am. We all have several personalities within us, these characters are envelopes of the same content. I like to convey that we have, can and deserve to be authentic, in whatever form, under what body we have. The naturalness with which we do is what seduces people to have the same attitude. Assuming our sexuality and the way we develop it reveals a lot about how we approach life. To demystify female sensual power, women deserve it, and men must respect it, just as the opposite.
Before going on stage, most of the time, I am a little bit nervous. But not blocking, if it’s a new thing prepared with affection, I just want it to run everything so that it can get the message across. Most of the time I want to go and smile at the audience. That’s what I work for.
“How much times is needed for preparation?” In good time? 3 to 2 hours, depending on the character. To do things calmly and calmly. In the worst of hypotheses, 1h30 !

Alexandre Bado 

Je fais du cirque et du théâtre depuis mes six ans, à cause de mon hyperactivité. Je me suis formé en psychologie, mais j’avais la tête dans les spectacles, le tout au Brésil, c’est là où je me suis formé. J’ai toujours été dans le cirque, le théâtre la danse, car les arts rassemblent tout, pour moi. J’ai fondé ma compagnie au Brésil en 2000, j’ai été prof à la fac de danse contemporaine et j’ai dirigé le groupe de création. J’ai déménagé en France en 2010, sur invitation d’un chorégraphe, Thomas Lebrun pour un solo au Festival d’Avignon et de la SACD (Les Sujets à Vif).
Quatre ans avant de partir du Brésil, j’ai commencé à débuter dans le cabaret. J’ai d’ailleurs créé avec mon groupe un cabaret (« Le Cabaret Valentin », en hommage à Karl Valentin), on faisait au moins une édition par mois. Nous étions tous des acrobates, musiciens, il y avait une ambiance très « cirque » avec des visuels à la fois sexy et innocents. Arrivé à Paris, je me suis focalisé sur la danse contemporaine, jusqu’en 2016 où je me suis orienté vers le burlesque. Cependant, je danse toujours avec des compagnies de danse. Je danse actuellement au Ballet du Nord dirigé par Sylvain Groud. J’utilise mes capacités comme danseur et accrobate, et je fais un mélange des genres que je travaille beaucoup, dans mes spectacles en danse et cirque. J’aime jouer avec les genres dans le burlesque : corpulence masculine pour des gestes féminins, j’aime jouer avec cette sensualité ambiguë. Je m’associe à d’autres artistes, designers et créateurs pour la conception visuelle de mon travail. Actuellement, je collabore avec Kevin Jacotot, c’est lui qui a conçu mon costume pour le festival burlesque.

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I’ve been learning circus and theater skills since I was six, because of my hyperactivity. I pursued psychological course, yet I had my mind on other things: the circus. All of this happened in Brasilia, where I taught myself how to be a great performer. I’ve always been attracted to the circus world, and so as dance and theater because arts gather everything, to me. I founded my theater company in Brasilia in 2000, I used to be a contemporary dance teacher at university and I run the design team. I moved to France in 2010, because of an invitation of Thomas Lebrun, choreographer, for a solo performance at the Festival d’Avignon and SACD (“Les sujets à vif”).
Four years before leaving Brasilia, I was a newcomer in cabaret. I created a cabaret with a group of people (it was named the Valentin Cabaret, as a tribute to Karl Valentin), we performed at least one show per month. We were acrobats and musicians, there was a “circus-like” atmosphere with both innocent and sexy imageries. When I went to Paris, I focused on contemporary dance until 2016, where I headed for the burlesque world. I am still dancing within dance companies, though. I am currently dancing with the Ballet du Nord run par Sylvain Groud. I’m using my skills as a dancer and an acrobat, and I do a meticulous mix of the different genres in my shows (circus and dance). I love to combine different aspects during my burlesque shows: a masculine body for feminine gestures. I love when this ambiguous sensuality is dawning. I include other artists in my working life, designers and makers for the visual conception of my work. I am currently collaborating with Kevin Jacotot. He created my costume for the burlesque festival.

 

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Je dois dire que j’ai rencontré des gens aussi talentueux que travailleurs et que pour la première fois, je me sentais vraiment à ma place : derrière mon boîtier, dans un environnement bienveillant.
J’aimerais remercier Lady Flore, de m’avoir fait confiance ainsi que l’équipe du Kalinka et les artistes présents. Merci beaucoup à celles et ceux qui ont pris le temps de répondre à mes questions
 !
Le festival burlesque international est une occasion de découvrir des artistes qui ont différents styles et techniques et qui veulent tous vous communiquer avec vous. Cela devrait être inscrit dans les bucket lists de chacun, car c’est à voir & revoir !
Félicitations à tous pour ce si beau spectacle !

I must say that I met both talented and hardworking persons, and, for the first time ever, I knew that I really belonged to the right place: behind my camera, in a peaceful atmosphere.
I would like to thank Florence, for her trust, the Kalinka crew and the artists of the festival.
Thanks to those who took time to answer to my questions ! The international burlesque festival of Toulouse is an opportunity to discover artists who have different styles and techniques and who all want to tell something to you. This should be written on everyone’s bucket list : because you have to attend to the show again and again.
Congratulations to all for this beautiful show !

Le site du Kalinka

Les différents artistes qui étaient présents
The different artists who were also present 

 Les soeurs Pilleres
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Lilly Mortis
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 Candy Rose
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 Harley RubisSONY DSC

 Betty Benetti
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Sylvie Bovary
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 Lizzy Brown
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 Lunart-X
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Sofia Tarquin
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 Simona Cavani
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Mizi Mia Grand Ame
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Marly

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Talkin’ about… creation

Don’t you know ? La marque Mallow propose sur son blog des podcasts (regroupés sous la page Infusion Créative) ayant pour thème principal la création : Tout les acteurs liés à ce domaine sont concernés : des créateurs, bien-sûr, aux directeurs artistiques, en passant par les clients…

Autour d’une tasse de thé, Melissa, maquilleuse professionnelle enseignant également à la Backstage Academy, Charlotte et moi avons beaucoup beaucoup beaucoup parlé. L’ordre du jour ? Notre rapport, en tant que consommatrices de produits créateurs, avec les problématiques intrinsèques à cet univers : Pourquoi consommer de cette façon ? Quelle fréquence ? Quel rapport avec la grande consommation ? … Après avoir digéré les fêtes, ça ne peut pas faire de mal d’en parler.

Si je devais faire le teasing de ce podcast, je dirais (avec la voix de The Rock, car ma voix est plutôt laide) : Mettre des mots sur un débat aussi complexe, échanger tout en écoutant l’autre, et s’éclairer... Je remercie Charlotte, Mélissa ainsi que Pascaline Hoffman pour cette réunion très cool, qui m’a décidément marquée !

 

Je pense donc j’affiche ● Popnographe

« J’ai besoin d’images, je suis ultra visuelle » me dit Laurène, l’esprit créatif que l’on découvre (ou retrouve ?) derrière le concept de Popnographe. On est faites pour s’entendre, car moi aussi j’ai besoin d’images : un portrait de mes grands-parents, un Post-It avec écrit un truc idiot mais mémorable dessus, et au milieu des visuels de Popnographe. Le graphisme de Laurène, au-delà de son esthétisme tantôt teinté d’aspirations Pop Art que composé de traits fins et élégants, apporte beaucoup de sens. Donner du sens est, pour moi, le fil conducteur de Popnographe. Car cela ne se résume pas à un simple projet visuel, mais à l’idée de faire réfléchir et réagir à travers plusieurs techniques dont les montages, collages, illustrations et dernièrement, la photographie.

  • « Personnality cannot be photoshoped »

Pour mieux comprendre l’idée de Popnographe, je pense qu’il faut s’intéresser au parcours de Laurène, un récit que j’ai sincèrement adoré écouter. Elle a eu le courage de privilégier sa passion pour la création, surtout textile après un stage marquant chez Dior en classe de troisième, et de protéger son imagination ainsi que son intuition artistique. Ainsi, elle a décidé de prendre des cours de couture en autodidacte et s’est lancée dans la création d’un concept store à seulement 21 ans. Cette adresse, c’était chez elle : on retrouvait de la décoration, des accessoires, des pièces vintage retapées, et deux collections de vêtements, le tout pensé par Laurène elle-même, véritable directrice artistique, et créé en collaboration avec des ateliers de couture. Avec cette aventure, elle cherchait un vrai rapport auprès des différents visiteurs et clients, loin des sourires forcés et rictus stressés des vendeurs des grandes enseignes. Cela perdurera pendant quatre ans. En 2015, le cap sera changé et le showroom ferma ses portes. On dit « savoir ce que c’est », mais c’est bien différent lorsqu’on le vie : la vie rythmée d’une créatrice est épuisante. Mais que ce soit dans le tumulte d’une nouvelle épopée parisienne ou en se promenant calmement dans les rues de la capitale, il y a une évidence : la plus grande source d’inspiration de Laurène, c’est la rue. Et c’est ainsi que son goût pour le street art sera prononcé et que les collages commencèrent.

  • « Heal the world »

Une fois revenue à Toulouse, les murs d’expression libre de notre ville se parèrent de personnages cultes (on donne dans les Disney et les Looney Tunes, principalement) et de slogans et visuels revisités. La patte graphique de Popnographe est de plus en plus présente, presque habituelle voire quotidienne pour certains ! Les sujets sont variés, parfois empreints d’ironie et de sarcasme à propos de notre culture pop. Et puis un jour, l’horreur se produit le 7 janvier 2015 et se répéta le 13 novembre 2015, le 22 mars 2016, le 14 juillet 2016… Face à l’incompréhension de la situation et pour survivre après le choc : il faut s’exprimer. La reconstruction de l’espoir passe à travers le collage, les dessins et les besoins d’extérioriser ainsi que de dialoguer grandissent. A tel point qu’un jour, alors qu’elle est occupée à coller une nouvelle affiche en signe de résistance suite à l’attentat de Bruxelles, elle entend, à propos de son œuvre « On a besoin de voir ce genre de choses. Merci ». Oui, merci beaucoup Laurène. Les blessures se pansèrent lentement, et plus tard, elle sera reconnectée avec l’enfant qui sommeille en elle et prendra de l’élan pour se lancer dans de nouveaux défis et réaliser ses rêves à nouveau.

  • « Girls don’t dress up for boys »

Vous avez sûrement du croiser de beaux portraits de femmes en noir et blanc près de la sortie de métro de Compans Caffarelli. Ils sont beaux, selon moi, puisqu’ils illustrent ce cri du cœur « Girls don’t dress up for boys ». Cette réalité soulève un débat très complexe qui malheureusement n’est pas uniquement souligné par les évènements récents mais qui perdure terriblement. Et si on nous foutait la paix ? Le harcèlement touche en effet une corde sensible de Laurène : quelle est, alors, la place du vêtement dans la vie d’une femme ? Quelles raisons vont régir finalement le choix d’une tenue ? Car très vite, l’enjeu de la liberté devient capital. « Si on refuse de s’habiller comme on le souhaite, de se mettre en valeur, alors on refuse sa propre valeur. » Lorsque Laurène est derrière l’objectif, elle tient également à interviewer les modèles qui posent pour elles. Elle veut qu’elles se sentent « Beyoncé », qu’elles portent un vêtement significatif pour elles : dans lequel elles se sentent belles, confiantes ou alors parfois effrayées, sur leurs gardes. Les détails capturés par Laurène démontrent une tension, une envie de justice, de liberté et d’harmonie et finalement l’espoir. L’espoir qu’avec cette initiative les femmes se sentent un peu plus rassurées et que certains réfléchissent, que la solidarité entre femmes ne cesse de croître et que le dialogue soit un peu plus équilibré et surtout intelligent.

On se donne rendez-vous métro Compans Caffarelli et un peu partout dans Toulouse pour découvrir ce projet ?

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Clicher donne l’exemple

Plus je m’intéresse à la photographie, plus je comprends à quel point c’est une question de choix. Il y a bien-sûr le choix du boîtier, de l’objectif, aussi, la question digne du Choix de Sophie (cette référence, c’est juste parce que j’ai une passion pour Meryl Streep) entre numérique et argentique et également la question du comment imprimer mes photographies ? En l’occurrence, pour moi ce n’était pas « comment » mais plutôt « qui ». Qui pourrait imprimer mes photographies ?

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J’ai des noms pour vous : Il y a Flore, Mimouna, Pierre, Laetitia… et toute l’équipe de Clicher. Clicher est une imprimerie indépendante destinée au grand public. Ce qui fait un carton? D’abord, les boxes : elles sont en nid d’abeille 100% recyclé, se déclinent sur plusieurs formats mais sont à chaque fois confectionnées avec soin. Tout comme vos souvenirs sur papier qui seront immortalisés sous un voile brillant ou un effet velouté.
Et depuis, la “petite” entreprise ne fait que grandir et ne cesse d’interpeller. Elle s’adresse à toi qui recherches un bon fournisseur pour ta prochaine exposition, toi qui ne souhaites pas porter n’importe quel sweat, ou toi encore qui voudrais créer un joli album…

Cette belle manufacture de la photo donne l’exemple, car imprimer ses photos chez Clicher est un gage de qualité. Dans leur laboratoire, on retrouvera une machine Fujifilm qui est un minilab de haute qualité, et qui développe les photos numériques sur papier argentique, en utilisant des bains photochimiques.

Clicher souhaite également s’engager pour l’environnement. Il y a d’abord (et pour ça, on peut vraiment les applaudir) l’utilisation de matériaux écologiques mais aussi la présence d’une ruche, d’un composteur et tous ces arbres fruitiers, plantes… Clicher, c’est donc aussi, un jardin, voire un écosystème.

 

On récapitule ? L’équation de Clicher se résumerait à une entreprise à taille humaine (c’est quand-même un peu plus rassurant de pouvoir mettre des prénoms derrière le grand nom d’une entreprise), une vraie technologie qui assurera la qualité espérée, une tradition de la photographie, du soin, et enfin, un soucis écologique.

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Et bien-sûr tout ça se déroule à Toulouse.

Je choisis donc Clicher, pour mes futurs (petits & grands) projets et j’imagine que vous aussi?