Lorsque j’avais décidé de créer ce blog, je l’avais fait avec la même volonté que quand j’avais mis en ligne mes Skyblogs (oui, au pluriel), durant les années 2000: simplement partager quelques fragments de mon quotidien. Ce blog, très vite, m’a permis de parler (ou plutôt de mettre des photos et des mots) sur ma relation avec Toulouse. Une ville souvent “carte-postale” (où plutôt, là où on se verrait bien vivre, sans y connaitre ses subtilités ni les galères qui y résident), une ville colorée, aux multiples inspirations, une ville où la culture locale est présente en bourgeons qui éclosent souvent, et surtout une ville à laquelle de nombreux.ses commerçants.tes donnent de la force, celles et ceux qui font qu’on retrouve leur devanture sur Instagram, dont on évoque les savoirs-faire, parfois.
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When I wanted to create this blog, I did it with the same willingness that I had when I created my Skyblogs* (yes, plural) in the 2000s: only to share some pieces of my daily life. With this blog, I’ve talked (or rather, conveyed through photos emotions words can’t express) about Toulouse, the city where I live, and where I was born. It is often called a “postcard” city (as many people can picture themselves living here without knowing its subtleties and its issues), a colorful city with multiple inspirations, a city in which local culture is often burgeoning, and where many small businesses go all out for the city, the ones whose storefronts are often posted on Instagram, whose know-hows are sometimes mentioned.
*Skyblog is a blog hosting site currated by the radio station Skyrock.

Les petites ruelles serpentent dans Toulouse, et dans nombreuses d’entre elles, on retrouve la chaleur si connue de la ville aux briques roses. Une chaleur qui dépasse les photos carrées publiées sur les réseaux sociaux. Depuis 2020, cette chaleur me manque. Celles et ceux qui ont lu mes précédents articles savent que, à cause de ma maladie, mes déplacements sont extrêmement limités. Sans m’étendre sur le sujet ni sur les conséquences déjà connues d’un confinement, beaucoup peuvent imaginer le stress que cela représente. Mais il y a des moments où le stress est moins présent et où je retrouve un peu de cette chaleur. Lorsque je citais les nombreux.ses commerçants.tes qui donnent de la force à la ville, je pensais à Maud, la gérante de Thé.Coul, qui est également une personne m’ayant apporté un peu de cette chaleur manquante.
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Small streets weave in Toulouse, and in many of them, a sort of warmth is present, the one that many people who live in the pink bricks city know. A warmth that goes beyond squared pictures posted on social networks. Since 2020, I miss this warmth. Some of you who have read my previous blog post know that I can barely move out of my place and go outside to meet people. Without elaborating on that matter and on the consequences of being quarantined, many people can imagine the stress that is induced in that situation. When I mentioned the small businesses that go all out for the city, I thought about Maud, the owner of Thé. Coul, who is also someone that brought me the warmth that I miss.

Thé.Coul était un salon de thé où les clients.tes avaient également la possibilité de peindre des céramiques qui allaient être ensuite émaillées et cuites par Maud elle-même, dans le four présent sur place. Si Maud a découvert et expérimenté le concept des cafés céramiques à Montréal, elle n’a pas souhaité l’implanter entre deux murs de briques tel un copié / collé, mais s’est concentrée sur le local : en travaillant notamment avec le potier et céramiste Mathieu Hettema dont les créations servent de base pour de futures peintures, en proposant de multiples collaborations pour des ateliers spéciaux et en mettant en avant toute la créativité d’artisanes locales avec qui elle avait travaillé. Comme de nombreux commerces, Thé. Coul a malheureusement dû fermer ses portes, mais Maud a su s’adapter en proposant des livraisons à domicile de kits de peinture sur céramiques.
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Thé.Coul was a coffee shop where customers could also paint on ceramics that would be enameled by Maud herself on the on-site oven. If Maud discovered and experimented this concept in Montreal’s ceramic cafés, she didn’t want to set up this ceramic workshop and café between two brick walls and copy and pasted it, but focused on Toulouse’s local artists and craftspersons: by working with the potter and ceramicist Mathieu Hettema whose creations are the basis (not to say, the canvas) of paintings, by proposing multiple collaborations during special workshops, and by enhancing all the creativity of local female artisans who she worked with. Like many other small businesses, Thé.Coul, unfortunately, had to close down, but Maud managed to adapt herself and her company, and started up service delivery with ceramic kits (paintings included).

Et c’est ainsi que grâce à elle, j’ai pu recevoir un kit et m’accorder une pause, en peignant.
Si enfant vous avez eu l’occasion de pouvoir laisser libre cours à votre imagination en débordant, tachant, dépassant, vous allez certainement redécouvrir la même joie en peignant des formes, motifs, symboles sur ces mugs, assiettes, coupelles; ces objets de votre quotidien empreints de ce moment, de votre créativité. Pas question de performance ni d’obsession de la perfection, tant chacun.e partira sur une autre planète. Le processus est aussi passionnant, drôle, intuitif, que le résultat sera beau, puisqu’il sera le vôtre (car oui, tout est beau lorsqu’on se laisse aller).
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And so, thanks to her, I could receive a set of ceramic and paintings, and so spend time painting. Pure creative time.
If as I child you had the opportunity to let your imagination run wild by going over the edges, staining, extending your lines, you certainly will feel the same joy by painting shapes, patterns, symbols on mugs, plates, small bowls, vases; these everyday life objects suffused with this moment and your creativity. No question of performance, being obsessed with perfection as everyone will travel into another planet. The process is as funny and intuitive as the result is beautiful, as the object will be yours (and yes, everything is beautiful when you let yourself go).

Si peindre sur des céramiques n’est pas le remède miracle pour vaincre l’anxiété des années 2020-21, cela reste un moment où l’imagination est reine, et où l’espace de quelques instants, on peut penser à autre chose, s’accorder du temps à soi.
Si Toulouse ne se résume pas à un article de 500 mots, Maud et son café céramique font partis.es de ces indépendants.tes qui donnent de la vie à la ville, celles et ceux qui s’adaptent, qui retroussent leur manche, la peur au ventre, et dont le souhait d’ouvrir leur porte à chacune et chacun, artisans, artistes comme passantes et visiteurs est encore plus fort en 2021.
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If painting on ceramics is not the miracle remedy to win over the years 20-21’s anxiety, it remains a moment when it’s all about you and your imagination. It’s a time to have something made by you and for you only, to save space for yourself.
If Toulouse cannot be summarized in a 500 words article, Maud and her ceramic café are part of the small and independent businesses that give some life to the city, the ones that had to adapt themselves, to roll up their sleeves with fear in their chests, and whose wish to open again their doors to customers, craftspersons, artists, visitors is more important in 2021.
