La vraie vie – Maaad Boutique

Ils sont les garants d’un savoir-faire, les preuves d’une patte, d’une histoire tellement on arrive à les dater et parfois même les contextualiser. Ils colorent une pièce et l’habillent de lumière, peuvent créer de véritables effets d’optique et marquent une table ou un sol de leur ombre. Ils nous rappellent des souvenirs, sont présents dans nos scènes de vie, dans les décors qu’on se crée.
Qu’ils soient décoratifs, utiles (ou les deux) les objets contiennent mille et une qualités et adjectifs qui seraient presque gravés en eux. Qu’on les accumule ou qu’on préfère une ambiance minimaliste, lorsqu’on porte notre regard dessus, toute une symbolique apparaît. J’aime particulièrement les objets vintage car ils me font rêver. Je me demande à qui ils appartenaient, s’ils étaient ancrés dans une tendance ou une mode qui se répètera un jour, s’ils sont en plusieurs séries, ou le fruit du travail d’un.e artisan.e passionné.e. Je me demande dans quelles pièces ils étaient, s’ils ont amusé, porté chance, rassuré.
Dans une ambiance très simple, avec seulement de la lumière colorée, j’ai pu photographier quelques objets que l’on retrouve dans la boutique Maaad à Toulouse. Aline, la gérante, s’est prêtée au jeu de l’interview et a répondu à quelques questions à propos de son travail, de ses objets qu’elle trouve, dont elle prend soin, et qu’elle présente et met en vente dans sa boutique. 

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They guarantee authentic proof of a designer’s touch and his.her know-how; tie in with a specific story as we can assign dates and contexts to them. They colorize a room and spread light into it as they both filter its rays and flood us with brightness. They can produce optical effects, and leave their shadow on a table or the floor. They make us remember moments, are present in our scenes from everyday life, in the settings that we create. Whether they’re only intended for decorative purposes or made to improve our daily actions, (or both), objects contain hundred-and-one qualities and adjectives that are almost engraved on them. Whether you accumulate them or opt for a minimalist atmosphere, when we let our eyes linger on them, a whole symbolism appears to us. 
I particularly like vintage objects as they inspire me and touch my imagination. I ask myself who they used to belong to; if they were made to follow a trend or a movement that would repeat itself;  if they are produced in series, or would be inherent to specific artisan workmanship or workwomanship. I ask myself in which rooms they were and if they produced laughs, hope, or reassured people.
In a very simple composition with only colorful light, I photographed a few items that can be found at Maaad boutique in Toulouse. Aline, the owner has played the Q&A game and answered questions about her work, the objects that she finds, takes care of, and that she enhances and puts up for sale in her shop. 

 → Peux-tu nous présenter ton métier et tes influences ?

Je suis antiquaire / brocanteuse, mais on peut dire aussi plus globalement gérante d’une boutique indépendante de décoration, puisque je ne vends pas uniquement des pièces anciennes ou vintage ! Je propose aussi quelques créateurs, artisans et designers contemporains. J’ai toujours aimé mélangé les styles & les époques dans la déco, je trouve ça beaucoup plus riche & inspirant (avec quand même un petit faible pour l’Art Déco…), c’est donc naturellement ce que je fais chez MAAAD.
Au niveau de mes influences, elles sont par conséquent multiples & très diverses ! Je m’inspire du passé (forcément), notamment en visitant systématiquement les musées d’arts décoratifs dans toutes les villes que je visite, ces musées sont souvent méconnus et pas trop fréquentés, mais ils sont une mine d’inspiration, avec des objets de toutes les époques, je peux y passer des heures! Mais sinon je peux trouver de l’inspiration déco un peu partout : j’adore voyager & flâner dans les villes (l’architecture, le style des gens…), les expos (aussi bien les pièces présentées que la scénographie), les magasines (actuels ou anciens), mais aussi les films & séries, quand il y a une vraie attention portée aux décors & aux costumes (tous les films de Kubrick, ou des séries comme Mad Men).

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 →  Could you tell us more about your work and what influences you?

I’m an antique and second-hand goods dealer, but I can say that on the whole, I’m the owner of an independent decoration boutique, as I only sell vintage or antique pieces! You can also find designers, artisans, and creators’ pieces. I’ve always loved to mix styles and eras concerning decoration, I think it’s way more inspiring and fascinating (with still my slightly soft spot for Art Déco), it’s what I normally do at MAAAD. 
My influences are consequently, numerous and various! I obviously take inspiration from the past, especially by systematically visiting decorative art museums of each city I travel to. These museums are not always well known and frequented, yet they are a true source of inspiration and I can spend hours there! Otherwise, I can find inspiration everywhere: I love to travel and strolling in cities (because of the different architectures I see, the looks of the people I meet…), in art exhibitions (the pieces that are presented or the scenography), magazines (today’s or old ones) but also in the movies and tv shows, when particular attention has been given to settings and costumes (all the Kubrick’s movies or tv shows like Mad Men)

Vase sommerso Murano, modèle main : @enflammee
Sommerso Murano vase, hand model: @enflammee

→ As-tu une journée type ?

Pas vraiment, et c’est ce que j’adore dans mon quotidien!
Lorsque je suis à la boutique (4j/semaine), outre le fait de conseiller & d’échanger avec les clients (ce qui change tous les jours, forcément), je mets quotidiennement des nouveaux objets, et donc j’organise leur exposition pour les valoriser au mieux, comme une petite mise en scène! Je fais aussi des photos + retouches pour Instagram et les ventes en ligne, je prépare mes étiquettes, je chine un peu sur Internet, je fais des recherches sur des pièces, etc.
Et les 3 autres jours de la semaine, je pars chiner, principalement! Mais je travaille aussi à l’atelier avec mon père, pour tout le travail de nettoyage & restauration des objets. Et je m’occupe des ventes en ligne, et cela prend du temps de réaliser un emballage sécurisé lorsque je dois envoyer un vase ou un meuble en verre… Donc emballer les commandes & aller à la Poste!
Et puis je prends le temps de ne rien faire aussi !

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What is your typical day like?

I don’t really have a typical day, and that’s what I truly love in my daily life!
When I’m at my boutique (4 days a week), except the fact that I give advice and that I talk to customers (and they differ from day to day), I also add new objects every day, so I have to organize how they will be enhanced, as a sort of staging! I also take photographs and do retouches for Instagram and my e-shop, I prepare price tags, I also go bargain-hunting online, make some research about pieces, etc.
And the three other days of the week, I mainly go rummage sale-ing. I also spend time at my workshop with my father, for all the cleaning and restoration that must be done. I also have to process all the orders concerning my e-shop and it takes time to correctly wrap up all of them and protect them, especially for the vases or glass objects…. So I spend a lot of time packing and at the post office!
And I also take time for myself and do nothing!  

→ Quelles sont les étapes qui précèdent la mise en vente d’un objet?

Ma sélection de chaque pièce chinée est vraiment liée à un coup de coeur, j’aime sincèrement chacun des objets que je vends, que ce soit pour sa fonction, son époque, sa couleur, sa matière, sa rareté, sa ligne, sa technique de fabrication, sa manufacture, son détail improbable, etc. La première étape, c’est donc ce coup de coeur personnel, je dois forcément aimer un objet pour pouvoir le défendre, le mettre en valeur, et prendre plaisir à le proposer & le vendre, peu importe les tendances ou les modes.
Puis bien sûr je nettoie chaque objet avec soin, puisque je souhaitais que la boutique ne fasse pas « esprit brocante » ; donc tout est nickel et brillant! Quand c’est nécessaire, je restaure certaines pièces avec mon père, car tout doit être en état de fonctionnement (par ex. les horloges) et aux normes (par ex. les lampes). Puis ça peut être des objets à recoller, cirer, vernir, etc.
Une fois que c’est en état, chaque pièce est décrite et répertoriée dans un livre de police (obligatoire pour les ventes d’antiquités). C’est là que je fais certaines recherches pour expertiser chaque objet (matériaux, époque, techniques, manufacture, pays d’origine, anecdotes, etc.) et déterminer son prix de vente. Toutes ces infos me permettent ensuite de faire mes étiquettes produits, puisque je tiens à ce que chaque objet soit accompagné de tous ces éléments descriptifs, que le client puisse repartir avec ; cela donne une valeur ajoutée à chaque pièce qui est unique, même si elle n’est pas chère!

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What are the previous stage before the selling of an object? 

How I select each bargain-hunted piece depends on the ones that grab my attention and that become my favorite. I sincerely love each object I sell, whether because of its function, the era that it belongs to, its color, material, rarity, its shape and line, the way it was made, its manufacture, its uncanny detail, etc. 
Firstly, so concerning the objects that become closest to my heart, I must really love an object to defend it, enhance it, and enjoy the process of proposing it and putting it up for sale, whatever the trends and tendencies.
Then, of course, I have to clean each object with special care so that my boutique doesn’t epitomize a “bric-a-brac trade” spirit: so everything has to be clean and shiny! When it’s necessary, I restore some of the pieces with my father, as everything must be operative (clocks) and brought up to standards, (lamps). I can glue back together pieces of objects, polish them, varnish them, etc.
When everything’s in working order and in good condition, there’s a written description for each piece that is also indexed in a “police book” where each item is registered. It’s a mandatory step for antiques’ selling; the “police book” enables me to do some research to expertize each item (materials, eras, techniques, manufacture, countries of origins, anecdotes, etc) and to determine the retail price. With all this information, I can prepare labels, then I really want that all these informative elements precisely belong to each specific object, so that the customer can leave my boutique with all of them in mind. It gives an added value to each piece that is truly unique, even if it’s not an expensive one! 

→ As-tu des petites habitudes lorsque tu travailles ? 

Pas vraiment, je ne pense pas à quelque chose de particulier… Alors oui je travaille toujours en musique, il y a toujours du son à la boutique (ou la radio à l’atelier). Ah si, une chose : on a pris l’habitude de toujours manger un pain-saucisse lorsqu’on va chiner en vides-grenier avec ma soeur !

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What work habits have you developed?

I haven’t really developed any particular work habit. I always work with music, you can hear some at my boutique (with my radio station or at the workshop)
Oh, yes, there’s one thing: My sister and I usually eat a sausage bread roll each time we go bargain-hunting or during open-air rummage sales! 

→ Que préfères-tu dans ton quotidien ?

Chiner c’est quand même ma partie préférée ! Partir à la recherche de nouvelles pièces, l’excitation de dénicher la perle rare, la satisfaction de trouver un objet qu’un client cherchait depuis longtemps, le plaisir de fouiller au milieu de plein de choses différentes et d’en sortir une pépite ou un objet complètement atypique… C’est ce que je préfère !
Après, j’adore aussi le fait de tenir une « vraie » boutique : pouvoir échanger en direct avec les gens, discuter avec toute sorte de clients, de tous les âges et de tous les profils. Outre le fait que c’est beaucoup plus agréable et inspirant (à mon sens) de pouvoir voir en vrai & toucher un objet, il y a donc aussi tout ce côté « social » qui est important pour moi, surtout dans notre société où tout a tendance à être dématérialisé, où le commerce en ligne prend de plus en plus de place etc. Et tenir une boutique physique, c’est aussi participer à la dynamique d’une ville, à sa spécificité, et j’y tiens! C’est tellement triste quand on voit que les centres villes ont tendance à tous se ressembler, à s’uniformiser, avec les mêmes grandes enseignes, alors il faut pouvoir se donner les moyens de proposer autre chose, même si ce n’est pas toujours évident!

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What do you most enjoy doing in your daily life, as an antique dealer? 

Go bargain-hunting is my favorite moment. To be looking for new pieces, the excitement to find a rare gem, the satisfaction to find an object that a customer has been searching for a long time, the joy to rummage amid many different things and bring out of them a completely atypical object… That is what I mostly love!
I also love to run an “actual” boutique: to talk directly with people, to discuss with all sorts of customers, of all ages and profiles. Besides the pleasurable and inspiring (to me) aspects to see in real life and touch objects, there’s also a “social value” related to them (because of the boutique) that really matters to me, especially in our society where everything is dematerialized and where online shopping takes up more and more room, etc. Running a physical boutique means also participating in the dynamics of the city, to its specificity, and it matters to me! It’s so sad when you see that city centers look all alike, get standardized, with the same big brands… So, we must provide ourselves with the means to propose something else, even if that’s not always obvious!

→ Comment t’es-tu adaptée au Covid ?

Mis à part les mesures sanitaires obligatoires (masque, gel hydroalcoolique, nombre de clients limité), j’ai surtout essayé de davantage développer les ventes à distance, pour élargir ma clientèle. Ce n’est pas forcément ce que je préfère, mais c’est aujourd’hui nécessaire pour survivre, et du coup pour pouvoir continuer à tenir ma boutique, à garder cette liberté et cette indépendance.

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→ How did you adapt your business during Covid-19?

Apart from sanitary and compulsory measures (mask, hand sanitizer, a limited number of customers), I’ve also tried to develop distance selling, to broaden my clientele. It’s not what I particularly like, but it’s necessary today to survive, and so to continue to run my business, and keep this freedom and independence. 

Website Facebook Instagram

The Soul Unto Itself

Atelier Amarante fall / winter collection

“The soul unto itself” est un shooting conçu uniquement autour du poème d’Emily Dickinson. C’est plus qu’un hommage à cet écrit poétique, mais une représentation photographique des mots de la poétesse.
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“The soul unto itself” is an editorial photoshoot conceived only around Emily Dickinson’s poem. It’s more than a tribute to this poetic piece, but a photographic representation of the poet’s words. 

The soul unto itself
Is an imperial friend,—
Or the most agonizing spy
An enemy could send.

Secure against its own,
No treason it can fear;
Itself its sovereign, of itself
The soul should stand in awe.–


Emily Dickinson (683)

Aphrodite, Flore, Holy Marie, Léa, Natacha


Cinq femmes, les cinq modèles du shooting, nous offrent leurs propres interprétations de chaque vers comme un cadeau qu’elles nous font. Ce cadeau est présent dans leurs mouvements, leurs regards, les émotions qu’elles partagent.
Elles personnifient l’ambiguïté du poème, cette instabilité parfaite qui se trouve chez les êtres humains, et cette fragilité glorieuse de l’existence.
Ce shooting est une histoire d’émotions et d’humeurs qui se reflètent les unes aux autres, une histoire dédiée à cette corde sensible, et au fait d’être dans la contemplation puis d’avancer. Entre l’obscurité et la lumière.
Une histoire où les robes d’Atelier Amarante, conçues pour durer, deviennent des tenues pour nous protéger ou des armures dans lesquelles avancer, un pas après l’autre.

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Five women, the five models of this photoshoot, give us their own interpretation of each verse like a gift they offer us. This present is in their gestures, their gazes, the emotions they communicate. 
They embody the poem’s ambiguity, this perfect instability that can be found within humans, and this glorious fragility of existence.
This photoshoot is a story about moods and emotions that mirror each other, about that very something that strikes a chord, about contemplating and pulling yourself together. Between darkness and light.
A story in which Atelier Amarante’s dresses, built to last, become garments to feel protected or armors in which you can move, one step at a time.

Aphrodite (left) and Léa (right) wearing Atelier Amarante’s dresses
Flore (bottom left), Holy Marie (right), and Natacha (upper left) wearing Atelier Amarante’s dresses, body and skirt

Atelier Amarante

Atelier Amarante est une marque française dont Marion, la créatrice, habite Albi. La marque est une manière de montrer toute la sensibilité de Marion et son affection pour les détails élégants. Chaque pièce est inspirée par ses valeurs et centres d’intérêts : le féminisme, la littérature, la complexité de la nature, le pouvoir et l’influence des illustrations, la musique K-Pop… La marque est empreinte de la créativité de Marion, chacune de ses créations montre son amour pour les tenues intemporelles avec des éléments techniques incorporés comme des cols montants et ruchés et des manches bouffantes.
Ce qui est vraiment honorable à propos du travail de Marion, c’est le fait qu’elle s’affranchisse de la standardisation actuelle de la création vestimentaire, les tenues qu’elle propose peuvent être portées à toutes occasions, tous les jours. La marque partage alors le désir actuel de nombreux.ses stylistes et maisons de couture : célébrer la joie de créer pour chacune des personnalités de ses clientes et clients, en n’étant plus influencée par l’industrie de la mode qui force à suivre chaque tendance et à produire toujours plus.

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Atelier Amarante is a French brand owned by Marion, a fashion designer living in Albi (West Southern France). The brand is a textile demonstration of Marion’s sensitivity and love for elegant details. Each clothing design is inspired by her personal values and interests: feminism, nature’s complexity, literature, the power and influence of illustrations, K-pop music. The brand definitely harbors Marion’s strong sense of creativity, as each piece displays her love for timeless design with stitching technicalities like modern ruffle collars and puff cuff sleeves. 
What is really significant concerning Marion’s fashion design is her clothing type and style: between made-to-wear and evening gowns, Atelier Amarante’s pieces are not only created in small quantities but can be worn for each occasion. The brand shares the current willingness of many concerned fashion designers: celebrating the joy of creating for each customer’s personality and preventing any influence from the industry and its urge to follow a new trend and produce.

Holy Marie wearing Atelier Amarante’s dress and Cryptogramme Jewelry’s earrings
Natacha wearing Atelier Amarante’s dress

Comment avons-nous raconté cette histoire : la création du shooting

How we’ve told the story: the making of the photoshoot

Le salon Art Déco du Jardin Culturel est notre décor principal pour ce shooting. Le papier peint intérieur représentant une scène d’extérieur, avec des oiseaux et un ciel bleu produit une sorte d’incongruité correspondant parfaitement à mon interprétation du poème : l’idée d’être bloqué.e, à l’intérieur, s’empêchant d’aller dehors et de ne pas vivre pleinement le moment présent.
Plus nous continuons de lire le poème, plus nous ouvrons des portes sur le décor, laissant entrer la lumière naturelle, et nous montrons que nous ne vivons plus cette phase de contemplation qui mène à un sentiment accablant.
La lumière est l’élément technique central de ce shooting. L’éclairage agressif et froid de la softbox, placé très près des modèles, crée une atmosphère onirique ou cauchemardesque. Les ombres portées des modèles présentes en arrière-plan renforcent l’idée d’être vue, d’examination de soi, et de l’existence de pensées nuisibles contre soi-même. Ajouter ce type d’éclairage à un décor Art Déco vide nous a permis de créer un shooting éditorial métaphorique, le tissu même du poème.
Les modèles ne regardent pas l’objectif, mais se regardent elles-mêmes. Nous sommes allées plus loin dans le thème du regard sur soi avec les différents miroirs et objectifs que nous avons utilisé : le cristal kaléidoscopique montre la multiplicité d’émotions, de sensations et de questions, tandis que le prisme avec les feuilles d’aluminium propage des reflets colorés des tenues, parallèles aux échos de nos personnalités. Les miroirs nous ont permis de souligner l’idée d’observation : les miroirs cassés montrent à quel point il peut être difficile de s’observer, tandis que les miroirs placés sous les pieds des modèles désignent le fait de dominer ses peurs et émotions négatives.

Ce n’est pas un shooting qui a une morale ou une fin heureuse, mais qui exprime plutôt un moment de doute, des émotions brutes et complexes. Des instants fuyants, passant d’une instabilité et un chaos intérieur à une explosion de sentiments et une nouvelle sensation de stabilisation.

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The Jardin Culturel’s Art Deco lounge is our only setting for this photoshoot. The indoor wallpaper representing an outdoor scene with birds and blue sky produces a sort of incongruity matching my interpretation of the poem: being stuck inside (in your own thoughts) preventing yourself from going outside and not fully living in the moment. The more we continue reading the poem, the more we open doors at the setting, let in the natural light, and show that we are no longer experiencing this contemplation phase, leading to an overwhelming feeling.
Light is indeed the central technical aspect of the photoshoot. The cold and aggressive softbox lightning, very close to the models, creates a nightmarish (or fever dream-like) atmosphere. The models’ cast shadows present in each background build on the thematics of self-examination, the existence of your harmful thoughts against yourself, and the sensation of being seen, catching the eye. Adding this type of lightning in an empty Art Deco setting results in the making of a metaphorical editorial, the poem’s fabric.
The models are not actually looking at me, but looking at themselves. We go further with the theme of scrutiny with the different mirrors and lenses that we use: the kaleidoscopic crystal shows the multiplicity of selves within each person, and the aluminum paper prism is an illustration of the echoes of the self. Mirrors help us literally underscore the act of observation: broken mirrors show how difficult it might be to look at yourself, whereas mirrors put under the models’ feet prove that they transcend this act and dominate their fears and negative feelings. 
This is not a photoshoot providing a sort of “moral value” or happy ending; it’s just about a moment of doubt, complicated feelings, and raw emotions. It’s a series of fleeting instants, from instability and inner chaos to bursts of emotions and restabilization.

Flore
Aphrodite
Natacha wearing Atelier Amarante’s dress
Léa wearing Atelier Amarante’s dress and Cryptogramme Jewelry earrings
Holy Marie wearing Atelier Amarante’s dress
Flore
Aphrodite

Pour soutenir notre équipe
Last but not least: support our crew

J’ai pu rencontrer chaque membre de cette équipe pour le shooting The soul unto the self (la marque Atelier Amarante ainsi qu’Aphrodite, Flore, Holy Marie, Léa, Natacha, les modèles de ce shooting) uniquement grâce aux réseaux sociaux
Si vous souhaitez ajouter un peu de délicatesse et de poésie à votre feed Instagram, suivez la marque sur les réseaux sociaux ! Découvrez également chaque univers singulier et portraits des modèles en vous abonnant à leurs comptes.
Ma rencontre avec ces six femmes talentueuses prouve l’importance du soutien sur les réseaux sociaux, et qu’hormis la course aux likes, ils sont nécessaires pour nous, créatifs.ves qui souhaitons raconter des histoires et travailler avec des personnes de talent !
Je vous raconte plus en détails ma rencontre avec l’une des modèles, Holy Marie.

Tout a commencé par une vidéo (et beaucoup de soutien).
En début d’année, parmi les nombreuses informations que je lisais et images que je regardais, je suis tombée un soir sur une vidéo publiée par Olitax. Elle date du soir de la manifestation dénonçant les nominations de Roman Polanski aux Césars 2020, et on y voit une personne, dans la foule, se déplaçant à béquilles, puis se faire violemment jeter à terre par un CRS. 
Cette personne, c’est Holy Marie.
Son identifiant étant indiqué, j’ai pu ensuite la contacter pour lui communiquer mon soutien.
J’ai découvert le portrait d’une femme intelligente, d’une modèle talentueuse, d’un être humain tourné vers les autres. J’ai aussi découvert sa profession de travailleuse du sexe qui est intrinsèquement lié à son activisme. Holy Marie publie des textes et visuels informatifs, elle sensibilise sa communauté concernant son travail, ses collègues et les dangers de l’idéologie « abolitionniste » du point de vue de son travail, ainsi que du validisme.
Holy Marie a été l’une des cinq modèles brillantes du shooting “The soul unto itself”, et aujourd’hui alors que nous publions notre travail en ligne, elle pourrait être interdite de parole sur les réseaux sociaux, plus particulièrement sur Instagram.
Il y a quelques temps, son compte a été inactivé, son pseudo est devenu introuvable, et ce, sans aucun avertissement. Pourquoi ? Car aujourd’hui, lorsqu’on veut militer, parler de son métier de TDS, parler de sexualité, de son corps, publier des photos artistiques de nu (qui obligent à trouver de nouveaux stratagèmes pour cacher nos petites parties du corps saillantes et pigmentées appelées tétons), notre existence dans ce royaume en ligne peut être supprimée.
La vidéo dure seulement 8 secondes, Holy Marie a été brutalisée en 2 secondes, je l’ai contactée en seulement 30 secondes.
Il a fallu moins de temps pour effacer toute présence de son activisme, de ses mots et son art.
Si vous souhaitez également lui apporter votre soutien, vous pouvez vous abonner à son compte et lui donner plus de poids sur cet espace où sa voix est menacée.

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I met each member of the team of « The soul unto the self » photoshoot (the brand Atelier Amarante, as well as Aphrodite, Flore, Holy Marie, Léa and Natacha, the models) only thanks to social media.
If you want to add more delicacy and poetry to your Instagram feed, follow the brand! Also, learn more about each model’s unique inner world by following on Instagram them as well.
My meeting with these six talented women confirms the importance of supporting people through social media, and that these interfaces, apart from Instagram’s race for likes, are necessary for us creatives who want to tell stories and work with talented people!
I tell you more details about my meeting with one of the models, Holy Marie.

At the beginning of this year, amid all the news, testimonies, and pieces of information I read, I came across a video posted by Olitax. It was shot the night during the protests against Roman Polanski’s nominations during the 2020 Césars ceremony. On it, you can see a person, among the crowd, walking with crutches and then being suddenly and aggressively thrown on the floor by a CRS (a member of the riot police). 
This person is Holy Marie.
As her I.G user ID was mentioned, I could contact her and send her my support. 
As soon as I get in touch with her, I discovered the life of an intelligent woman, a talented model, and a human being who does care about others. I also learned about her work as a sex worker, which is inherently linked to her activism. Holy Marie posts numerous informative texts and graphic designs and raises awareness concerning her work, colleagues, and how dangerous SWERF and ableism ideologies are. 
Holy Marie was among the brilliant models of the Soul unto itself photoshoot, and today, as we present our work on social media, she may be prohibited from speaking, specially on Instagram.  
A couple of weeks ago, her account was deleted, and this, without any foreword.
Why? Because today, when you want to defend the causes that are significant to you, use your voice, be loud, talk about your work as a sex worker, talk about sexuality, your body, post artistic nudes (which make us forced to find new strategies to hide the raised region of tissue on the surface of our breast named nipples), well, you can bid farewell to your existence in this virtual kingdom.
The video only lasts for 8 seconds; in only 2 seconds, Holy Marie was ill-treated; within 30 seconds, I contacted her.
It took less time to delete any trace of her activism, her words, her art.
If you want to show your support to her, follow her, help her grow her impact in this threatening place where her voice is threatened. 

Credits


Atelier Amarant: Facebook / Instagram
Models: Aphrodite, Flore, Holy Marie, Léa, Natacha
Place: Jardin Culturel : Facebook / Instagram
Special thanks to Cryptogramme Jewelry and Maison Kurage

« Not your Devil »

Tout a commencé par les créations de Cécile, Manon et Marie. Marie teint, découpe et assemble, Manon imagine, coud et peaufine, Cécile conçoit, modèle et façonne. Toutes trois changent la donne dans les domaines de la lingerie et du vêtement porté, tant dans la délicate dentelle de Manon aux inspirations florales, comme dans les précieux tissus colorés naturellement de Marie que dans les boucles des ceintures de Cécile à la pâte de bronze et aux formes organiques.

Il y a (à peu près) mille et une combinaisons possibles lorsque l’on associe un body, un tissu et une ceinture. Le body, c’est la toile de fond, le tissu, la fluidité, la ceinture, l’encadrement. J’ai donc fait une rapide association et j’ai conclu qu’il fallait vraiment qu’on travaille ensemble. 

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It all started with what Cécile, Manon and Marie make. Marie dyes, cuts and patches fabrics, Manon imagines, sews and puts the finishing touches on her lingerie, Cécile conceives, models and shapes belts.
The three of them bring beautiful and amazing changes concerning lingerie and clothing: in Manon’s delicate lace inspired by nature, or in Marie’s natural dyed fabrics and Cécile organic shaped belt buckles.
When we associate a body, a fabric and a belt, there are (roughly) a thousands possible clothing combinations. The body is the background, the fabric is the fluidity, the belt is the frame. So, I’ve quickly connected these three elements and their makers together and hit upon this: we should work as soon as possible. 

 

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En imaginant les tenues portées, j’avais en tête des figures mythiques : Athena, Leto, Artemis, et tous ces magnifiques drapés façonnés dans ces statues de déités aux histoires complexes, mais aux caractères toujours francs. Et tout d’un coup, le roman d’Hemingway Le Jardin d’Eden m’est venu en tête, et plus particulièrement le personnage de Catherine Bourne. Et vous allez comprendre pourquoi.

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When I imagined the different outfits, I had in mind mythological figures: Athena, Leto, Artemis, and all these beautiful drapery cast on these deities statues of complex stories but bold personalities. Suddenly, Hemingway’s Garden of Eden came to my mind. Particularly, the character of Catherine Bourne. And here’s why:

 


La sensualité et le soleil sont les deux points cardinaux de ce roman. Le lecteur n’a d’autre choix que d’adopter le point de vue de David Bourne, romancier à succès dont la femme, Catherine est décrite comme jalouse. Catherine, adoptera, au fil des pages, un caractère dominant, tant dans sa propre affirmation que dans sa relation avec Marita, une jeune femme dont le couple va tomber amoureux.

J’ai lu beaucoup d’analyses à propos de cette oeuvre, mais je n’arrive pas à oublier comment David appelle sa femme : “Démon”. Catherine prend des initiatives, parfois elle s’impose, certes, et lance des remarques salées à son mari. Elle blesse également. Mais sans elle, il n’y a aucune histoire. 

Retrouver ce schéma d’une femme prenant (bien-sûr), trop de place, et d’un mari jouissant de ses interventions tout en la traitant de vile créature est plutôt (très) fatigant. 

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The novel is a cocktail of sun and sensuality. The reader has to adopt the point of view of David Bourne, a successful writer whose wife, Catherine, is said to be jealous. Throughout the pages, Catherine will evolve and become a dominant character. It is shown both in how she asserts herself with her husband and in her relationship with Marita, a young woman who becomes the love interest of the couple.
I’ve read a lot of articles about this literary piece, but I can’t forget how David calls his wife: “Devil”. Catherine takes the bull by the horns, gains control and sometimes makes barbed comments on her husband and hurts him with her words. However, without her, there’s no story.
Finding again this scenario of a woman taking (of course) too much initiative and room, while her husband both enjoys it and insults her as a vile creature is (really) boring.

 

 

Dans ma recherche d’une histoire à raconter, j’ai pensé que Catherine, tout comme les figures féminines qui lui font écho, est d’abord et avant tout une femme qui fait preuve de force et d’intelligence. Il y a, en effet, beaucoup de qualité dans ces défauts.
Alors, avec les créations de Cécile, Manon et Marie, j’ai souhaité fabriquer les tenues d’une femme, Catherine, Athena ou tout autre personnalité illustrant la puissance et la force que l’on retrouve chez ces figures diabolisées.

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In my search of a story to tell, I thought that Catherine, as the many female figures that echo her, is, first and foremost a woman who shows how strong and smart she is. Many qualities are reflected on her flaws. So, with the pieces of clothing made by Cécile, Manon and Marie, I wanted to create outfits for a woman, Catherine, Athena or any other personality illustrating the power and the attributes of these devilish figures.

 

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Le choix de la modèle fut unique : il s’agit de Laetitia Kitegi. Photographe et modèle, je savais que Laetitia comprendrait cette histoire. Sa capacité à capturer des instants sur le vif se retrouve dans son agilité à exécuter des gestes parfaits. Pas seulement à prendre la pose, mais à incarner et me donner la possibilité de capter le beau et les nuances de cette série.

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It took me less than a second to choose the model: Laetitia Kitegi. As she is a photographer and a model, I knew she’d understand the story. Her ability to catch moments from life corresponds to how she demonstrates her poise, elegance and she embraces the character. Not only to strike the pose, but to become someone else and giving me the possibility to seize beautiful instants and all the nuances of this photoshoot.  

 

 

“Not your devil” est une série de photographies impliquant cinq femmes, réunies le temps d’une matinée pour parler de Catherine Bourne, mais aussi de tous ces stéréotypes sur les femmes dans la fiction, qui ont un mauvais rôle et sans qui l’histoire ne serait rien. C’est également un hommage à la création textile et aux artisanes qui se consacrent à la mode slow.

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“Not your devil” is a series of photographs which involves five women, gathered in a morning to talk about Catherine Bourne, but also about the stereotypes that exist against women in fiction, who are the « villain » but without whom the story would be nothing. It is also a celebration of fashion design and a tribute to craftswomen who dedicate their works to slow fashion. 

 

Model: Laetitia Kitegi
Body: Eternel Ephémère
Fabrics: L’atelier Maison
Belts: Ysun Ysun 
Place: Bibliothèque d’Etudes et du Patrimoine, Toulouse

La vraie vie – Dans l’atelier de Lorien (Wild Thing)

J’ai découvert le travail de Lorien, grâce à une vente organisée par La Fleur de Chardon.
I’ve discovered Lorien’s work thanks to a private sale planned by La Fleur de Chardon

 

Le bois raconte des histoires. Cela paraît trop poétique formulé ainsi, mais c’est un fait : quand on observe les veines qui s’entremêlent et les noeuds qui se dessinent, c’est tout le vécu de l’arbre que l’on regarde.
Lorien, ébéniste qui a fondé sa marque Wild Thing sait parfaitement transmettre ces histoires et même les honorer. Dans son atelier, les essences sont déclinées, colorées, texturées et toutes uniques. Sa matière première demeure brute, belle, aussi complexe que la nature, et il arrive à la façonner en “objets sauvages” du quotidien.
J’ai eu la chance de découvrir son atelier à travers un reportage photo, et il a accepté de se prêter au jeu de l’interview pour ma rubrique “la vraie vie”

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Let the wood tell its story. It seems awkward when you express it like this, but it’s true: wood can tell stories. When you observe the grains and the knots of a piece of raw lumber, you contemplate all the life of a tree.
Lorien, the cabinetmaker who founded the brand Wild Thing, knows perfectly how to transmit these stories, and even to honor them. In his workshop, the wood essences appear to be colored, textured and all unique. His raw material is natural, beautiful and as complex as nature. He knows how to shape it and transforms it into “wild things”, meaning everyday objects.
I’ve had the chance to discover his workshop through a photo report, and he has accepted to be interviewed for my blog category “la vraie vie”. 

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→ Peux-tu nous présenter ton métier et tes influences ? (es-tu inspiré par l’art, par exemple ?)
Could you tell us more about your work and what influences you?


J’ai une formation d’ébéniste, je crée donc du mobilier et je réponds à des besoin d’agencement intérieur pour des particuliers et des professionnels.
Je suis essentiellement influencé par la nature que j’essaye de respecter au maximum.
J’ai aussi une attirance particulière pour le style minimaliste que l’on retrouve notamment chez certains artistes et artisans anglo-saxons.


I’ve followed a woodworking training course, so I create furnitures and I respond to the requirements of interior layouts for private individuals and companies. I’m influenced by nature that I try to fully respect.
I also love minimalist design that is often present in the works of Anglo-saxon artists. 

 

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→ As-tu une journée type ?
What is your typical day like?


Je n’ai pas vraiment de journée type, et c’est tant mieux car je suis effrayé par la routine. 

Lorsque les projets s’enchaînent, la façon de les préparer, les matériaux que j’utilise, les opérations pour les réaliser varient énormément. Du coup, même si techniquement je suis dans mon atelier à me servir des mêmes machines et outils, j’ai rarement la sensation que les journées se ressemblent. 


I don’t have a typical day, and it’s all for the best as I’m afraid to be stuck in routine.
When projects come one after another, my schedule changes every day: the way I plan them, the materials I use, the processes to make them. So, even if I’m always in my workshop and I use the same machines and tools, I don’t feel like every day is the same.

→ As-tu des petites habitudes lorsque tu travailles ? (travailler en musique, par exemple ?)
What work habits have you developed?


La musique ! C’est la première chose que je fais en arrivant dans mon atelier le matin, mettre de la musique. Je ne peux pas travailler sans, c’est essentiel.

I’ve developed a habit of listening to music while I work. The first thing I do when I come to my workshop is to turn the music on. I can’t work without it, it’s essential!

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→ Que préfères-tu dans ton quotidien d’artisan ?
What do you most enjoy doing in your daily life, as a designer? 


D’une façon générale ce que je préfère c’est le sentiment de liberté d’être indépendant, même si cela a aussi beaucoup de contraintes.

Il y a aussi les petits plaisirs comme appliquer la finition sur une pièce à laquelle j’ai consacré beaucoup d’heures. Soudain l’aspect final se révèle, je suis à chaque fois ébahi par la beauté naturelle du bois, j’adore ça !

Overall, what I love is the feeling of freedom and independence, even if they imply a lot of pressure. There are also various small pleasures: for instance, during the finishing stage of a piece of furniture to which I spent a lot of time. Suddenly, the final look of the furniture is revealed, and I’m always astonished by the natural beauty of wood, I love it!

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→ Sur quoi travailles-tu en ce moment ?
→ What are you currently working on?
En ce moment je termine une commande de planches à découper pour le restaurant d’un hotel new-yorkais. Ils prévoient de servir les clients directement dessus, je suis vraiment content qu’ils les utilisent de cette façon. En plus le restaurant est dirigé par un chef français réputé, ce qui est doublement satisfaisant !

I’m currently completing an order of chopping boards for a restaurant of a New York hotel. They planned to serve food on them to their customers, I really like this way of using chopping boards. On the top of that, the restaurant is managed by a renowned French chef, which is much more satisfactory. 

 

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La vraie vie – Dans l’atelier de Claire (Mama Roots)

Il y a du thé chaud, la radio allumée et Jiji (le chien le plus mignon du monde) dans son panier. Il y a un mannequin couture, des commandes et des croquis, des ciseaux et des boutons et bien-sûr il y a Claire : Claire qui est passionnée, qui travaille en discutant de ses stylistes préférés, qui vous montre ces trouvailles et qui me rappelle bien que la mode est un artisanat. Aujourd’hui, Claire a accepté de se prêter au jeu de l’interview et répond à quelques questions concernant sa vie quotidienne et ses inspirations.

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There are cups of warm tea, the radio is turned on and there’s Jiji (aka the cutest dog ever) on her pet bed. There are a dress form, orders, sketches, scissors, buttons, and of course: Claire.
Claire who is passionate about fashion, who works while talking about her favorite designers and who shows you her latest lucky finds. She also reminds me that fashion is truly a craft. Today, read the interview of Claire who agreed to answer to some questions about her everyday life and her inspirations. 

 

→ Pouvez-vous nous présenter votre métier et vos influences ?
→ Could you tell us more about your work and what influences you?

Je suis couturière, diplômée de stylisme modélisme. Je réalise des vêtements sur mesure pour mes clientes et des pièces uniques selon l’inspiration.

La matière première est mon moteur de création. Tout commence avec le tissus : la texture, le tissage, le tombé, la teinte…

Dries van noten est le créateur de mode que j’admire. Ses collections sont éblouissantes et inoubliables. Sa philosophie de travail me touche. 

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I’m a seamstress, I’ve got a diploma in pattern design and fashion making. I make tailor-made clothes for my customers and unique pieces depending on my inspiration.
Raw material is the essence of my creative process. Everything starts with fabric: texture, weave, drape, hue…
Dries van noten is a fashion designer that I admire. His collections are spectacular and unforgettable. His work philosophy is really dear to me.

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→ Avez-vous une journée type ?
→ What is your typical day like?

J’allume la lumière et la musique. On fait le planning de la journée : combien de commandes en cours, d’ essayages, de rendez-vous… Et est-ce que j’aurais le temps de me faire un truc (faut pas rêver, le cordonnier est le plus mal chaussé !) Et c’est parti pour du patronage ou bien de la couture et dans ce cas-là, Jiji (ma chienne) vient se caler sur mon fauteuil.

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I turn on the light and the radio, then I plan my day: how many orders, fittings, apointments. Will I have time to sew something for myself? (of course, not: the shoemaker’s children always go barefoot). And then, I start to make patterns, or maybe to sew, and it that case Jiji (my dog), always comes to settle herself into my armchair.

 

→ Que préférez-vous dans votre quotidien de créatrice ?
→ What do you most enjoy doing in your daily life, as a designer?

Choisir du tissus. Je chine des tissus partout! Ma meilleure adresse est sacrés coupons à Paris. Des tissus dégriffés d’une qualité incroyable à des prix imbattables!

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I love to chose different fabrics. I bargain-hunt fabrics everywhere and everytime! My favorite place is Sacrés Coupons in Paris. There are beautiful fabrics from well-known brands with unbeatabe prices. 

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→ Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
→ What are you currently working on?

Je travaille des pièces d’hiver, ma saison préférée :

  • des manteaux oversize en pure laine graphique
  • des parkas réversibles toiles déperlantes + cachemire douceur

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I’m working on different winter items, winter is actually my favorite season:

  • oversized coats with pure wool and graphic designs.
  • reversible parkas with rainproof canvas and soft cashmire. 

 

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Manifeste pour le festival burlesque – Manifesto for the burlesque festival

L’an dernier, je découvrais le festival burlesque, et j’ai eu une telle claque, que je décidais de parler et de publier le plus de photos, de textes, d’interviews pour rendre hommage à cet art. J’ai réalisé un reportage photographique, j’ai publié des interviews et mes photographies dans un numéro de Slap.
Aujourd’hui, j’ai l’impression que ce n’est pas assez par rapport à tout ce que représente le festival. J’ai l’impression, que tout simplement de ne pas en avoir fait assez. J’ai l’impression que nous n’en faisons pas assez pour rendre hommage à cet événement et à cet art.

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Last year was the first time I’d explored the burlesque world with the International Burlesque Festival of Toulouse. It was such an inspirational shock, that I decided to post photographs, introducing texts and interviews to pay tribute to this art and its performers. I did a photoreport and my photographs were published in an issue of Slap
Today, I feel that I’ve not done enough. I feel that we’ve not done enough to support this event and celebrate this art.

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Madame Romanova

Dans les coulisses du festival, j’ai vu des femmes (et des hommes), s’étirer, se concentrer, répéter, chuchoter « 1, 2, 3, 4… » et enchaîner des pas, se coiffer, se maquiller, s’habiller, se parer. Et, qu’il s’agisse d’humour, d’hommage à la tradition du burlesque, de mise en scène minimaliste, le sérieux et les émotions sont là.

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In the backstage area of the festival, I’ve seen women (and men), stretch out, focus, rehearse, whisper « 1,2,3 » and do a series of steps, do their hair, put on makeup, get dressed and attire themselves. Whether it is about humour, tributes to burlesque tradition or minimalist staging, all the artists are conscientious and ready to share emotions.

Seedy Frills – Foxy P. Cox  – Honey Blondy

Dans les coulisses du festival, j’ai vu de la solidarité comme jamais, du bonheur, des compliments, des encouragements, des tapes dans la main, différents corps, âges, physiques en mouvement et seulement des regards bienveillants. Si parfois le pessimisme vous guette, alors rentrez dans les coulisses du festival burlesque pour être rassuré·e, l’empathie et la gentillesse existent toujours.

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In the backstage area of the festival, I’ve seen solidarity like never before, happiness, compliments, supports, high fives, different bodies, ages, physiques in motions, and only watchful eyes. If sometimes you are pessimistic about human nature, you must come to the backstage area of the burlesque festival not to worry: empathy and kindness still exist.

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Jeanie WishesFoxy P. Cox

Les artistes du festival burlesque rentrent dans les coulisses heureux, essoufflés, tellement le message qu’ils ont tenu à communiquer avec le public est important. Ils ont partagé quelque chose. Dans la salle, toute l’équipe du Kalinka travaille à l’accueil, en cuisine, au bar, pour que chaque spectateur se sente tout simplement bien, dans ce cabaret où les métaphores et les allégories se métamorphosent sur scène.

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Backstage, the performers are happy and short of breath as the message they wanted to communicate with the audience was crucial. They shared something. In the hall, the whole staff ot the Kalinka is buoyantly at the front desk, in the kitchen, at the bar, so that any spectator could enjoy a wonderful show. It is a cabaret where metaphors and allegories metamorphose on stage.

Si vous êtes féminisme, que vous aimez l’art, les histoires que l’on raconte, où si vous souhaitez découvrir un cabaret à Toulouse – et que vous râlez souvent par rapport à la vie culturelle de la ville, alors entrez dans le Kalinka, pour bien des occasions, comme ce festival, pour vivre une soirée particulièrement unique, qui vous manquera et que vous aurez le plaisir de revivre lors de la future édition.

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If you are a feminist, if you love arts, stories that are told or that you would like to discover a cabaret in Toulouse -and that you often complain about the cultulral life of the city, you must come to the Kalinka. There are plenty occasions to come, such as this festival, to experience an incredible night that you will miss and enjoy again for the upcoming edition. 

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La vraie vie ● Dans l’atelier d’Hosta

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Chez Adeline, la créatrice qui se cache derrière Hosta, les fleurs sont suspendues, en couronnes ou encore gardées précieusement en boutons. Son atelier et elle ne font qu’un.

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Adeline is a florist and the owner of Hosta brand. At her workshop, the flowers are suspended, in wreaths or preciously kept in buds. She is at one with her flowers.

 

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Adeline s’est prêtée au jeu de ma rubrique « la vraie vie », lors d’un reportage photo pour que je puisse découvrir ses inspirations, une partie de son quotidien, bref son univers – constellé de fleurs et de mille et un détails.

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Adeline has accepted to take part in my photography series « la vraie vie », during a photoreport so that I can see her inspirations, a part of her daily life – to put it in a nutshell, her own world, studded with flowers and a thousands of details. 

 

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→ As-tu une journée type ?
What is a typical day like, as a florist? 

« En tant que fleuriste free lance je n’ai pas vraiment de journée type. Chaque jour est différent en fonction des rendez-vous et des commandes. En ce moment je suis en train de planter et sélectionner les graines pour les fleurs de cet été. Je suis également en contact avec un petit producteur bio situé à Caraman qui m’aidera à compléter ma collection de fleurs locales. »

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« As a free lance florist, I don’t have a typical day. Every day is different, according to the orders and meetings. Now, I’m planting and selecting flower seeds for this summer. I’m also in contact with an organic producer from Caraman who will help me to complete my collection of local flowers. »

 

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Que peux-tu nous apprendre sur ton métier ?
What could you tell us about your job? 

« En réalité je ne suis pas vraiment fleuriste car je n’ai pas de diplôme. J’ai appris sur le tas, le nez dans les livres et en faisant des essais. Par ailleurs, j’ai un master en arts ce qui a forcément motivé mon choix pour créer Hosta. Je crois fort qu’avec un peu de bon sens et de persévérance on arrive à faire ce que l’on aime. »

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« Actually, I’m not a florist, because I don’t have a diploma. I’ve learned by experience, my nose stuck in a book and by practicing. In addition, I also have a Master’s degree in arts, which of course has motivated me to build my brand: Hosta. I really do think that by having common sense and being persistent, one can do whatever he or she likes. »

 

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→ Que préfères-tu dans ta journée type ou par rapport à Hosta ?
What do you most like in your typical day or with your brand?

« Evidemment ce que j’aime en étant indépendante c’est qu’il n’y a pas de contrainte d’horaires. Je travaille à l’atelier à mon rythme. S’il m’arrive de ne pas être inspirée aujourd’hui je reporte au lendemain et me concentre sur des recherches inspirantes. Je peux également vadrouiller de ci de là pour récolter des fleurs et feuillages en fonction des saisons. »

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« Of course, what I love as a freelancer is the absence of any time constraint. I work at my own pace at my workshop. If for any reason I’m not inspired during a day, I can postpone my work for the other day and focus on my inspirational researches. I can also wander here and there and pick seasoning flowers and foliage. »

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201& – the season finale

2018 : Accompagner, conseiller, créer des supports visuels –
Cette année, je suis heureuse d’avoir rencontré des artisans, producteurs-trices, créateurs-trices et d’avoir passé tout ce temps derrière mon boîtier à photographier des atmosphères et des détails. Je suis émue d’avoir vu mes clichés publiés, utilisés pour mettre en avant les qualités uniques de l’artisanat et de la production locale.
Il y a un travail qui est particulièrement représentatif de ce pourquoi j’aime la photographie : demains.
Elodie m’a fait confiance pour mettre des images sur ce projet célébrant le fait main, la créativité et le local, avec en filigrane un goût pour la matière première qui sera sublimée.

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2018: Support, help, create visual content
I’ve been really happy to have met craftspeople, producers, designers and to have spent time behind my camera body. I’m moved when I think about my pictures posted and released, which have been used to promote the inherent qualities of craft and local production. There is a work which is, to me, really representative of why I love photography: demains
Elodie trusted me when she used some of my photographs to define her project which celebrates handmade creative and local production, implicitly linked with a decided taste for raw material – which therefore will be sublimed. 

 

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J’ai vu le sourire d’Aurélie, le rire de Fanny, le fou-rire de Lucie. J’ai entendu des récits, des anecdotes, des histoires longues –avec, à la fin toujours un happy ending mais pas cucul-. J’ai travaillé dans un studio, un atelier, une cour. J’ai examiné du jacquard et du cuir, scruté des motifs végétaux, observé des points de cobalt à travers mon objectif.

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I’ve seen Aurélie’s smile, Fanny’s laughter and Lucie’s fit of laughter. I’ve heard tales, short and long stories, with, each time a non-cheesy happy ending. I’ve worked in a studio, in a workshop, in a courtyard. I’ve looked into Jacquard weave and leather, scrutinized details of plant pattern, observed dots of cobalt… All, through my lens. 

 

 

 

 

 

 


Bref, j’ai passé de bons moments avec Elodie ! Et j’espère que chacun aura été sensible à ses valeurs, ainsi qu’à son travail !
En 2019, on continuera de croire en demains, plus que jamais –

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To sum up, I’ve spent a lot of good times with Elodie! I hope that everyone will appreciate her values and her work!
In 2019, we will keep supporting demains, more than ever. 

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La vraie vie ● Agathe Julia (Made in Make Up)

Maquilleuse freelance depuis 6 ans, Agathe a toujours été fascinée par l’art et la beauté.

Elle exprime sa créativité en temps que peintre puis se découvre une grande passion pour le maquillage.
Elle collabore avec de nombreux créateurs et photographes pour de nombreux événements, revues, shootings.
Elle intervient aussi pour des particuliers notamment des mariées qui sont pour elle source de créations et moments inoubliables.
Intervenante dans une école de maquillage toulousaine, elle enseigne une de ses grandes passions : le face painting.

Vous pouvez la rencontrer dans son salon intimiste et feutré où elle vous recevra sur rendez-vous pour un cours de maquillage, une extension de cils ,un micro blading  (nouvelle technique de tatouage de sourcils) qu’elle adore adapter au cas par cas.
Elle y expose aussi ses encres de Chine et peintures….une artiste multiple et passionnée…
Merci beaucoup aux modèles : Romane & Micheline !

Un autre monde – Les serres municipales de Toulouse

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Discrètement logées contre le Canal du Midi, les serres de la ville sont une vraie surprise. Des milliards de couleurs, textures, tailles et effets concentrés dans des petits palais en fer forgé et de grandes étendues organisées. Un décor qui n’a rien à envier aux œuvres de J.R.R Tolkien ou de Jules Vernes ! La balade s’effectue entre pépinières traditionnelles et leur symétrie presque trop parfaite, de grands espaces où poussent des variétés quasi psychédéliques ainsi que des recoins calmes, religieux, submergés par la puissance de la nature.

‘Beautiful things don’t ask for attention’, and so are the municipal greenhouses – which are a true surprise nearby the Canal du Midi. There are billions of colors, appearances and sizes which are all gathered in small wrought iron palaces or huge organized areas. It is a settling which is in every bit as good as J.R.R Tolkien or Jules Verne’s works. You can walk between the different perfectly symetrical nurseries and the great spaces where psychelic varieties are growing and also quiet nooks, whelmed by nature’s power. 

 

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Plein les yeux et la tête

Comment fonctionne un moteur et les outils de jardin ? Quelles sont les différentes connexions entre arbres dans le sol ? Comment se procurer un composteur ? La Ville de Toulouse propose également, grâce à l’aide d’intervenants, de répondre à ces questions. Que ce soit pour en apprendre sur une variété de champignons ou pour réfléchir quant aux enjeux et externalités de l’urbanisme, on assiste à un cours de sciences passionnant (vous l’aurez compris, dans un cadre qui a légèrement plus de gueule que des labos d’une école).

Food for thoughts 

How does a motor or gardening tools work? What are the different connexions between trees in the ground?  How can we get a compost bin? Toulouse’ city council offers to answer to these questions, thanks to the help of contributors.  Whether it is to learn about the different varities of mushrooms or to wonder about the stakes and externalities of the town planning, we attend a science class (neater than the ones of a school lab).

 

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La nature dépasse l’imaginaire de l’humain (qui a encore besoin de drogues?) et la prendre en photos est un véritable plaisir.
Nature is beyond belief (who still needs drugs ?) and taking photos of it is just enjoyment. 

 

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